Environnement instable
C’est la douche froide pour les opérateurs du marché de la volaille à l’exportation. Alors même qu’ils réclamaient, quelques jours auparavant, une revalorisation des restitutions à l’exportation, la Commission européenne a annoncé, le 18 juillet, vouloir anticiper la mise à zéro de ces soutiens. Elle devrait intervenir rapidement, compte tenu du rythme de révision des montants. Les groupes Doux et Tilly-Sabco, principaux protagonistes français de ce secteur, dénoncent cette décision « unilatérale » de l’UE, et aspirent à un soutien des autorités françaises. Ces aides, déjà amputées plusieurs fois cette année, devaient être maintenues jusqu’à fin 2013 (le système étant conservé jusqu’à fin 2014, mais à zéro). Les deux groupes souhaitent qu’on leur accorde, au moins, un délai pour leur nécessaire adaptation à ce nouveau cadre. Une dynamique qu’ils ont déjà lancée. Tilly-Sabco aurait notamment investi 21 M€ sur cinq ans pour doper sa productivité. “Changement des règles du jeu en cours de route”, une phrase que l’on entend bien (trop?) souvent ces derniers temps. Cette situation n’est pas sans faire écho à l’expérience des filières biocarburants dont Bruxelles s’apprête à abaisser les taux d’incorporation. Mais ces dernières ne semblent pas dans une situation économique aussi difficile que les opérateurs de la volaille : Doux, qui doit présenter sous peu sa stratégie de redressement, expédie plus de la moitié de ses volumes vers le Moyen-Orient et Tilly-Sabco exporte l’essentiel de sa production.