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Ensmic : la nouvelle directrice témoigne d’un accueil enthousiaste

C’EST FAIT ! L’Ensmic (Ecole nationale supérieure de meunerie et des industries céréalières) a une nouvelle directrice. Le ministère de l’Agriculture a décidé d’attribuer ce poste à Annie Le Toquin, directrice adjointe de l’Enilia (Ecole nationale d’industrie laitière et des industries agroalimentaires), comme l’indique un communiqué du 10 avril diffusé par l’ANMF, la région Poitou-Charentes et le ministère. Cette nomination officialise le «projet ambitieux» de rapprochement, annoncé le 1 er octobre par Dominique Bussereau, des deux écoles à Surgères (Charente-Maritime). Cela marque également le changement de tutelle de l’Ensmic, qui dépendra du ministère de l’Agriculture et non plus de l’Education nationale. Elle devient de fait un établissement public d’enseignement agricole. Ces changements «sont l’expression de la volonté de la profession meunière de repositionner les formations aux métiers de la filière céréalière au sein des formations agroalimentaires qui relèvent du ministère de l’Agriculture», indique le communiqué. «Le rapprochement avec l’Enilia permettra d’ouvrir un nouveau champ d’expertise en parfaite cohérence avec la connaissance des céréales qui a fait le renom de l’Ensmic en France et à l’étranger.» L’implantation de l’école en Poitou-Charentes traduit l’ambition du ministère, du conseil régional et de la profession «de développer en région un projet national impliquant l’ensemble de la filière céréalière et de donner ainsi un atout supplémentaire pour le développement de la filière agroalimentaire». Didier Lachassagne, directeur de l’Enilia, assurera, dès le 1 er septembre, la direction de l’hyperstructure Ensmic-Enilia.

Le rapprochement entre Ensmic et Enilia est entériné. En pratique, comment cela se passera-t-il ?

Annie Le Toquin : Les “1 ere année” de BTS feront leur rentrée 2006 à Surgères. Les deux filières, école et CFA, sont conservées. Les “2 nde année” et les spécialisations seront maintenus sur Paris. La séparation de l’équipe pédagogique entre les deux années, au niveau de la meunerie et du laboratoire, a facilité l’organisation du transfert. Bien entendu, nous préparons l’arrivée des étudiants. Une partie du laboratoire et des ateliers technologiques, du petit matériel de meunerie notamment, sera rapatriée cet été. Concernant l’IST, le partenariat avec Jussieu n’est pas remis en cause pour 2006. Pour la suite, je souhaite que cette formation, comme celles de spécialisation, soit conservée. Les modalités et le lieu de leur poursuite vont être étudiées avec les partenaires concernés. Les étudiants de BTS auront par ailleurs, à Surgères, la possibilité d’obtenir la licence professionnelle “Conduite de projet industriel” à l’université de La Rochelle. Du côté de l’équipe pédagogique, Yvon Bourson, qui enseigne la meunerie et l’automatisme, suit l’école dès la première année. Dominique Brachet et Jean-François Lamain, respectivement professeurs d’alimentation animale et de mécanique, ont accepter de partager leur temps entre Paris et Surgères. Douze postes, dont quatre de personnel non-enseignant, sont maintenus pour l’Ensmic. L’Etat a voulu donner à l’école les moyens de rester autonome.

Le programme va-t-il s’en trouver modifié ?

A. L.T. : Non. Nous allons respecter le référentiel validé par l’éducation nationale, même s’il est susceptible d’évoluer. Des travaux de rénovation du référentiel ont en effet été menés par les professionnels de la filière et l’équipe de l’Ensmic. Nous allons essayer de profiter du changement de tutelle pour demander le transfert du diplôme à l’Agriculture et faire valider ce nouveau programme. Par ailleurs, l’école a déjà engagé des partenariats avec des industriels. Les Moulins du littoral vont notamment assurer des démonstrations avant le départ en stage des étudiants.

Les infrastructures de l’Enilia sont-elles adaptées à l’accueil de l’Ensmic ?

A. L.T. : En plus des installations classiques, laboratoires de chimie, d’automatisme, de génie industriel…, l’école dispose d’ateliers de boulangerie, biscuiterie et viennoiserie. Deux nouveaux sont en cours d’installation. Un de biochimie céréalière, pour le contrôle de la qualité, et un de meunerie qui intégrera du matériel de l’école parisienne. Des rénovations et acquisitions sont prévues. Côté pratique, les BTS seront accueillis à l’internat de l’Enilia. Par la suite, une maison des étudiants, avec chambres et studios, sera mise à leur disposition en dehors de l’établissement. Sa construction sera gérée par la communauté de communes. Il est aussi prévu d’investir dans des installations sportives. Gymnase, terrain de sport et piscine couverte. Les futurs meuniers vont être chouchoutés !

Les autorités locales semblent bien décidées à accompagner au mieux l’installation de l’école.

A L.T. : En effet, le projet d’arrivée de l’Ensmic à Surgères a été accueilli avec enthousiasme par les communes alentours et le département. Tous ont mesuré l’opportunité de développement qu’il représente pour la filière céréalière de la région. Du coup, ils y mettent les moyens. Cet événement a même fait naître des ambitions dépassant nos espérances. Un dossier de création d’un pôle d’excellence rurale va être déposé par la communauté de communes en septembre prochain. Ce projet est soutenu par le département et la région. Le pôle d’excellence va permettre de fédérer les forces vives de la filière et de mener à bien les projets de chacun en en faisant un tout cohérent. Cela facilitera l’obtention de financements. Une lettre d’intention a déjà été déposée en mars dernier.

Que diriez-vous à ceux qui n’approuvent par le choix de cette délocalisation ?

A L.T. : Ce rapprochement nous paraît réaliste et intéressant. Notre région est marquée par une forte tradition céréalière. Nous bénéficions en outre de la proximité du port de La Pallice, de la proximité d’une antenne d’Arvalis, de sites de l’Onic et de l’Inra et, surtout, de nombreux industriels. Les filières de l’Enilia et de l’Ensmic ont, par ailleurs, des histoires proches. Celle du lait a connu, il y a vingt ans, la concentration que vient de vivre la meunerie. Enfin, les deux écoles d’enseignement supérieur se ressemblent beaucoup. Par leur dimension, qui leur permettra de conserver leur singularité, et par leur culture. Basée sur l’expérimentation et une forte relation avec les professionnels, elle permet d’adapter la formation aux attentes de la filière.

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