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Process / Industries céréalières
Energie, alléger la douloureuse

Les prix de l’électricité étant voués à progresser, les industriels vont devoir s’intéresser de plus près à cette dépense. Des leviers d’économie existent.

« Avec la Nouvelle organisation du marché de l’électricité (Nome), qui entend faire converger les prix de l’énergie réglementée (EDF/GDF) et de ceux du marché libéralisé, une chose est sûre : les tarifs vont monter ! », a assuré Manuel Da Costa, directeur général de Nus Consulting, le 17 octobre à Reims, lors d’une table ronde des Journées techniques des industries céréalières. « L’interrogation réside dans la rapidité. Tout dépendra des tripes du gouvernement. » Avec un coût de plus en plus lourd, et une libéralisation possible, « l’industriel va devoir se préoccuper de ses achats d’énergie sous un angle analytique et suivre les marchés au plus près comme pour ses couvertures en matières premières », résume Xavier Bourbon, du cabinet d’ingénierie éponyme. Alors, comment modérer sa facture ?

Mieux raisonner ses achats énergétiques
    La première transformation des grains représente 0,7 Mtep, sur les 4,8 Mtep consommées par l’ensemble de l’agroalimentaire. Un moulin utilise environ 70 à 90 kWh d’électricité par tonne fabriquée. Et l’énergie pèse pour 3-4 % dans le coût du produit fini, en meunerie comme en nutrition animale (électrique et thermique), précise Fabrice Putier, directeur de Tecaliman, centre technique privé de ce dernier secteur.
    Deux leviers pour amoindrir sa note : baisser sa consommation et réduire le tarif de l’énergie. Sur ce point, « la première chose est de vérifier que sa facture est conforme à son contrat », les écarts n’étant pas rares, selon Manuel Da Costa. « Il faut aussi envisager de faire évoluer ses engagements et penser aux futurs, sachant que l’on peut acheter des contrats que l’on ne consommera que dans un an. » Il est alors essentiel de « suivre les marchés tous les jours, de s’informer des évolutions réglementaires et de négocier auprès de ses fournisseurs, même si le contrat est signé !» Mais « attention aux offres piégeuses avec des sous-consommations coûteuses », met en garde le spécialiste.

Adapter la vitesse des moteurs
    Première étape pour économiser : réaliser des mesures en continu ! Cela suppose de connaître la consommation de chaque poste, donc de s’équiper de compteurs divisionnaires. Dans une usine, « 70% de l’électricité sert à faire tourner des moteurs », indique Michel Metzger, promoteur “efficacité énergétique” chez Siemens. « Une des principales possibilités de gain est donc de faire varier leur vitesse », la plupart étant surdimensionnés. Chez les OS, par exemple, les ventilateurs sont « souvent calculés pour des silos pleins, relève Gilles Renaud, responsable technique au sein des Moulins Soufflet. Lorsqu’ils ne le sont qu’à 15 %, on consomme pour rien. » Or « si on réduit de 10 % la vitesse d’un ventilateur, on économise 25 % d’énergie », indique Michel Metzger. « Il faut alors trouver leur bon point de fonctionnement. » Et de souligner qu’un variateur se « rentabilise en un à deux ans pour quinze ans de durée de vie du moteur ». Fabrice Putier conseille néanmoins aux industriels de s’assurer que le changement de vitesse ne modifie pas la qualité du produit.
    Autre option pour réduire sa facture : opter pour du matériel moins énergivore. Mais, les moteurs à haut rendement sont plus onéreux. « Le surcoût de fabrication de la machine est difficile à faire accepter au client », témoigne Michel Metzger. Pourtant, « des aides de l’état accompagnent » ces investissements. D’après Emmanuel Volet de SewUsocom, elles peuvent permettre une rentabilité sous deux ans.
    La maîtrise du poste énergie nécessite une prise de conscience des meuniers. Du côté des Fab en effet, Tecaliman se penche sur la question depuis vingt-deux ans. Près de 50 sites comparent ainsi, tous les six mois, leurs performances énergétiques, ce qui les « stimule », assure Fabrice Putier. Mais « un travail de sensibilisation reste à mener » : « Les opérateurs cherchent à produire au maximum sans se soucier de l’énergie. Le conducteur de presse travaille d’ailleurs à l’ampérage et pas au kilowatt consommé ! »

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