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Biotechnologie
En Argentine, les consommateurs mangent du blé OGM sans le savoir

C’est une première mondiale : le semencier Bioceres a vendu son blé transgénique à des meuniers argentins qui commercialisent leurs produits sans aucune obligation d’étiquetage.

Les surfaces de blé transgéniques dans les champs argentins n'ont pas été divulguées par Bioceres qui redoute les fauchages.
© Hans (Pixabay)

Cette campagne de blé argentine 2023 est historique, non pas à cause de la piètre moisson attendue, mais parce qu’une première mondiale s’y est jouée : du blé OGM destiné à la consommation humaine a été semé, récolté et vendu librement aux consommateurs locaux sans que ceux-ci y aient pu prendre garde.

En Argentine, Le gouvernement a autorisé, le 12 mai 2022, la vente libre de semences de blé transgénique dites « HB4 », porteuses d’un gène de tournesol censé les rendre tolérantes à la sécheresse, ainsi que la consommation sur le marché national de ses produits transformés.

Des OGM en culture difficiles à quantifier

Ces variétés développées par le semencier Bioceres étaient déjà cultivées à des fins de recherche, la saison passée, sur 50 000 hectares. Cette année, Bioceres n’a communiqué ni l’étendue des surfaces emblavées ni leur emplacement, de peur d’éventuels fauchages de militants anti-OGM.

Lire aussi : Argentine - La piètre récolte de blé pourrait traverser l’Atlantique

Le contexte d’extrême tension sur le marché mondial du blé où les normes de biosécurité se seraient relâchées au motif impérieux de la sécurité alimentaire a motivé en Argentine l’adoption pressée de ladite technologie HB4 en blé. Cela, malgré les réticences des stockeurs et des exportateurs installés en Argentine, lesquels redoutent des retombées négatives et qui « ne veulent rien savoir des OGM », selon Esmeralda Gorritti, d’Argentrigo.

Toutefois, le Brésil, la Colombie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont tour à tour autorisé l’importation de farine de blé issue de ce blé OGM. D’ailleurs, des meuniers brésiliens auraient franchi le pas dès cette année, selon la source suscitée.

La start-up franco-argentine Zoomagri a tiré son épingle du jeu en vendant sa solution de testage des lots à bas coût et en temps record aux différents ports argentins. Cette technique consiste à scanner des photographies de grains en haute définition afin de distinguer les lots OGM des autres.

 

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