Ecotaxe, le feu passe à l’orange

Philippe Mangin, président de Coop de France, a plaidé, le 22 juillet, auprès de François Hollande pour le report de l’application de l’écotaxe poids lourds. « On ne sera jamais prêt », pour le 1er octobre, lui a-t-il assuré, demandant un report de la date butoire au 1er janvier 2014, avec, bien entendu, abandon de la hausse prévue à cette date. Rien qu’au niveau pratique, il semble compliqué d’être opérationnel à l’automne : une part des véhicules s’active en effet dans les campagnes en cette période de récoltes, souligne un communiqué de Coop de France. Et, avec le retard accumulé par les cultures, leur disponibilité va être retardée… Plus largement, l’été est traditionnellement marqué par des pénuries de véhicules pour alimenter les GMS, en raison simplement des départs en vacances. Difficile dans ce cadre d’imaginer immobiliser des camions pour les équiper en vue de l’application d’une taxe… dont tous les arrêtés ne sont même pas encore parus ! Au-delà de l’aspect pratique, « l’écotaxe représente 5 à 8 % de hausse des coûts de transport. Comme les transporteurs la répercuteront aux chargeurs, elle sera supportée par la filière. Et ce n’est pas le moment », a aussi rappelé le représentant des coopératives. Philippe Mangin a pu appuyer une nouvelle fois cette revendication dans le cadre d’une rencontre présidentielle avec une délégation agricole sur la situation économique des productions animales. Interpelé régulièrement sur la question de l’écotaxe, le gouvernement a jusqu’ici fait la sourde oreille. Mais qu’arrivera-t-il si les opérateurs ne sont pas prêts à temps ? Faut-il craindre des contrôles ? Des sanctions et donc des coûts supplémentaires ? Là aussi, c’est le brouillard. On peut néanmoins espérer que l’état n’enclenche pas le turbo pour la phase punitive.