Discount monétaire
Les membres du G20 ont enterré la hache de guerre, en tout cas de celle des monnaies. Les ministres des Finances des plus grandes puissances mondiales ont accepté d’y mettre un terme lors de leur réunion en Corée du Sud le week-end dernier. Certains pays maintiennent en effet artificiellement leur devise à de bas niveaux pour doper leur compétitivité à l’international. C’est notamment le cas de la Chine qui achèterait massivement des bons du trésor américains pour entretenir le yuan à des planchers. Pékin contracterait aussi des yens, en dollars, ce qui pèse sur la monnaie US. Résultat, non seulement le yuan est faible, ce qui rend les produits chinois très attractifs, mais en plus, le billet vert l’est aussi. Coup double pour l’Empire du milieu qui commande de colossaux volumes de maïs et surtout de soja américain. Il est d’ailleurs actuellement le principal moteur de ces marchés sur le CBoT. Et qui dit dollar faible dit euro fort et moindre compétitivité européenne. Certes cet élément n’est pas trop handicapant cette année pour nos ventes de blé. Mais toutes les activités d’exportation de l’UE ne bénéficient pas de situations aussi confortables. Si les membres du G20 se sont accordés sur le principe de mettre fin à la bataille des changes, la méthode et les outils restent à définir. Il reviendra à la présidence française d’orchestrer la réflexion élargie à « la mise en place d’un nouveau système monétaire international ». Ambitieux.