Devoir de réserves
Nos dirigeants semblent enfin convaincus du bien fondé de la constitution de réserves de matières premières pour mieux appréhender les excès des marchés. Établir des stocks stratégiques dans les pays en développement permettrait de prévenir d’éventuelles pénuries, mais aussi d’éviter de lourds gaspillages à la récolte par le seul manque de moyens logistiques efficaces, comme le rappelle le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, dans une interview aux Échos. L’effet serait également psychologique, comme le fait valoir Philippe Mangin, président de Coop de France, qui y voit un moyen de « rassurer les utilisateurs de céréales », donc d’éviter les psychoses. L’État est aussi conscient de la nécessité d’un redéploiement du parc de silos à l’échelle nationale. Son plan d’actions,
présenté le 12 septembre, prévoit en effet d’assouplir les contraintes d’urbanisation et de réduire les délais administratifs pour faciliter les implantations. « Disposer de réserves permet de lisser les prix et d’éviter les extrêmes », rappelait récemment Joseph Nicot, président de l’ANMF, dans nos colonnes. Accroître les capacités dans l’Hexagone permettrait aussi d’éviter des situations telles que celle qui se pose actuellement : les silos sont encore bien remplis et les maïs arrivent... Il va falloir dégager de la place, voire écouler rapidement une partie des volumes directement depuis les champs. Des évènements vecteurs d’à-coups supplémentaires sur les prix des céréales.