Dans le rouge, les maïsiculteurs listent des leviers pour améliorer leurs bilans
Des solutions simples pour gagner en compétitivité
Avec des charges évoluant peu d'un an sur l'autre et des soutiens directs en baisse (-9 % en moyenne), « les marges des maïsiculteurs sont sous forte pression avec des résultats d'exploitation nuls voire négatifs », a assuré le président de l'AGPM, Christophe Terrain, lors d'un point presse, le 9 septembre à ” Paris. Le rendement national moyen s'annonce supérieur à 100 q/ha, en hausse de 15 % sur un an. Mais dans un contexte de marché marqué par l'abondance, au niveau international comme français, les cours du maïs ont atteint des plus bas historiques, sans pour autant descendre au niveau de 2009. Le prix payé aux producteurs est dès lors estimé à 120-130 €/t, soit 15-20 % de moins qu'en 2013, où « les marges ont été proches de zéro ». Le chiffre d'affaires des maïsiculteurs 2014 devrait de fait se situer 25 à 30 % en-dessous de la moyenne des trois dernières années. Le tout avec de fortes disparités selon les régions.
Pouvoir méthaniser le maïs pemettrait de gagner en productivité sur un marché lourd.
« Une année comme celle-ci, avec des stocks importants et des prix bas, disposer de débouchés supplémentaires permettrait de maintenir un peu de productivité », a lancé Christophe Terrain, évoquant la possibilité d'alimenter des méthaniseurs. Cela constituerait une «parade pour faire face à la volatilité ». « Mais il y a un combat pour empêcher le maïs de rentrer dans le marché de l'énergie », regrette-t-il. Autre piste butant sur des positions dogmatiques : les traitements phytosanitaires. L'administration « supprime des molécules, sans le souci de chercher une alternative. Cela mène à des impasses ».
De la même manière, l'irrigation « constitue pour nous une assurance quantitative et qualitative » « Les propositions formulées par Philippe Martin en 2013 n'ont toujours pas été mises en musique ». Et l'AGPM attend « des réponses au plus vite » sur le verdissement de la Pac. Elle souhaite la reconnaissance, par Bruxelles, de la couverture hivernale des sols comme pratique équivalente à la diversité d'assolement.