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Crues printanières, la crise n’est pas finie

Les fortes pluies qui se sont abattues sur l’est de la France cette première quinzaine de mai ont provoqué des débordements des bassins amont de la Seine et de la Marne. Le groupe Soufflet est en première ligne. « Les crues ont pour nous un triple impact », témoigne Thierry Berger, son directeur Communication. Infiltrations d’eau et pieds d’élévateurs inondés dans les silos de Nogent-sur-Seine, perte de 40 t de blé et dégâts électriques sur le site de Bouard dans l’Yonne sont notamment à déplorer. Le silo de Beneuvre, en Côte-d’Or, est également touché. Au-delà de ces dégâts matériels, « ce sont les difficultés logistiques qui engendrent les pertes les plus importantes ». La Seine est en effet fermée au niveau de Nogent. « Nous en avons l’habitude, mais pas à cette période de l’année » où le planning d’exécution de contrats est au contraire chargé pour le négociant. Cette suspension « imprévisible » du trafic fluvial entraîne « un surcoût important lié au report modal vers le routier ». « L’équivalent de deux péniches de céréales est chaque jour acheminé par camion vers Mouy-sur-Seine », pour y être embarquées. Soit « un différentiel de 8.000 €/jour, sur une durée indéterminée ».

Le report logistique lié à la crue de la Seine génère un surcoût important pour le groupe Soufflet. La malterie expédie « une importante quantité de malts vers Montereau pour rejoindre le port de Rouen et approvisionner nos clients internationaux », indique Thierry Berger, son directeur Communication. Le coût global ne pourra être évalué qu’après reprise de la navigation. Et les prévisions météo ne sont pas optimistes…
La situation perturbe aussi le marché des sons, vendus en flux tendu. Les bâteaux n’ayant pu venir charger, certains moulins ont rencontré des problèmes de stockage.
« Nous avons échappé au pire en termes de trafics fluviaux », estime néanmoins Gaëtan Foray de Davenne Développement. La référence des 2,5 m, sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz à Paris, au-delà de laquelle la Seine est considérée en crue, était dépassée avec « plus de 3,15 m ». En plus d’arrêts de navigation, notamment sur l’Yonne et la Seine en amont de Paris, « la situation était problématique pour les bateaux à vide qui ne passaient plus sous les ponts » de la capitale. Et, lundi 13 mai, le débit important empêchait encore certaines embarcations de remonter le courant. Mais « les conséquences ne sont pas si marquées car l’évènement est tombé dans une période d’activité limitée », de nombreux chargeurs ayant fermé pour les ponts de mai.

Impact cultural à suivre de près
En tout, quelque 20.000 ha auraient été submergés dont 8.000 dans l’Aube. Champs et prairies ont localement été inondés. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a d’ailleurs déclaré les zones sinistrées en situation de catastrophe naturelle, le 10 mai, lors de son déplacement à Troyes. L’heure est donc au recensement des dégâts. Pour le groupe Soufflet, « selon une première évaluation, l’impact serait de l’ordre de 5.000 t de collecte sur l’ensemble des régions. Cela n’est pas très considérable et bien moins conséquent que le gel de février 2012 », tempère Thierry Berger. Mais, là encore, « il faut attendre de voir quand la crise va s’arrêter ». La météo va-t-elle permettre aux producteurs de ressemer des maïs ? Il faudra aussi « surveiller l’impact sur la qualité » des productions. L’an dernier « les effets du gel s’étaient révélés, à terme, plus lourds que prévu », rappelle Thierry Berger.
En attendant, « l’urgence est auprès des éleveurs » en cette « période charnière (…) où l’on attend la pousse de l’herbe de printemps », a insisté pour sa part le président de la FNSEA, Xavier Beulin, sur les ondes d’Europe 1.

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