Crise de foi
Comment ne pas évoquer cette semaine l’affaire Findus ? Le sujet a fait l’objet d’un tsunami médiatique, amusé la galerie sur le web, mais a surtout assommé l’agroalimentaire. Suite à cet inacceptable tour de passe-passe, faisant passer de la viande de cheval pour de la viande bovine, c’est tout le secteur qui est désormais regardé de travers. Le consommateur, dupé, est sujet à un nouvel accès de méfiance vis-à-vis de l’offre alimentaire. Alors que des nouveaux cas de tromperie se font jour, comment lui reprocher de douter ?
Pourtant, en France, les contrôles tout au long des filières animales sont des plus drastiques. Mais ces exigences ont un coût… affectant leur compétitivité ! Ce serait d’ailleurs bien cela qui conduit certains à s’approvisionner hors des frontières de l’Hexagone pour dégoter des fournisseurs aux offres alléchantes… Une situation favorisée par le laxisme de l’UE qui n’exige pas la mention de la provenance des viandes transformées sur les emballages des produits élaborés. Les filières françaises sont soumises à une double peine dans ce scenario : un marché leur échappe du fait de leurs efforts de qualité, de traçabilité et de contrôles. Et, malgré cela, leur image se trouve entachée par le scandale actuel. Les producteurs de l’Hexagone, déjà confrontés à un recul de leurs parts de marché et à des coûts de production élevés, n’avaient vraiment pas besoin de cela.