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CQP Conducteur de moulin, l’alternative au recrutement

Le jury d’attribution du CQP (Certificat de qualification professionnelle) Conducteur de moulin a récemment validé les acquis de 8 des 9 candidats que comptait sa 9e promotion. « Cette formation constitue une solution intéressante pour nos entreprises, qui évoluent dans un secteur qui recrute et a été confronté à un déficit de personnel qualifié », commente Pascal Lorin, meunier marnais, qui l’a découverte en tant qu’évaluateur. « Elle s’appuie sur la meilleure école, celle du terrain », estime le professionnel qui a, lui-même, « appris le métier sur le tas » dans l’entreprise familiale. « Je suis revenu par hasard à la meunerie. J’ai découvert un métier passionnant, qui travaille un produit vivant et où tout est sans cesse remis en cause ! », s’enthousiasme-t-il. Et Pascal Lorin de saluer la possibilité procurée par le CQP de « pouvoir, si l’on s’implique, valider son expérience ». Les entreprises sollicitant cette formation sont « aussi bien des petits et moyens moulins, que de grands groupes, soumettant 3 à 4 candidats par an ». Son financement est pris en charge par l’Opcalim.
L’expérience du terrain
Epaulés d’un tuteur, les stagiaires s’expérimentent surtout dans leur entreprise. Ils suivent, à raison de 3 jours par mois, une formation à l’Alqual, centre indépendant basé à Saint-Quentin (02), complétée par l’apprentissage des points plus techniques à l’Ensmic-Enilia de Surgères (17). Ils doivent notamment savoir mener la réception des blés et les analyses courantes, gérer l’étape de préparation et maîtriser le réglage des cylindres. Après une année, les meuniers aspirants défendent leur dossier devant un jury professionnel. L’évaluation se base aussi sur du travail continu. Et « les éventuelles lacunes identifiées font l’objet d’une épreuve écrite ».
Valoriser l’implication
De plus en plus de candidatures s’inscrivent dans des reconversions professionnelles, comme « cet opérateur de 47 ans, qui a intégré un moulin, il y a trois ans, après une carrière de 30 années dans la boucherie », témoigne Pascal Lorin, lui aussi, « venu sur le tard au métier ». Autre profil parmi les stagiaires : « des anciens chauffeurs-livreurs qui ont montré leur intérêt pour ce qui se passait dans le moulin et s’y sont vu confier des missions. Face à leur motivation, leurs employeurs ont décidé de les inscrire à la formation. » La 10e session débute le 21 octobre, mais il n’est pas trop tard pour inscrire un candidat.