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Boulangerie
[Covid-19] « Préparer l’après confinement solidement et sereinement »

Matthieu Labbé, délégué général de la Fédération des entrepreneurs en boulangerie (Feb)* fait part de ses espoirs et liste les points clés de l’après confinement.

Matthieu Labbé, délégué général de la Fédération des entrepreneurs en boulangerie (Feb).
© Feb

Quel est l’état d’esprit chez vos adhérents aujourd’hui ?

Le coronavirus a bouleversé notre équation économique. La partie Magasin voit ses activités baisser alors que la partie Réseau industriel souffre énormément de la mutation des habitudes des consommateurs. Le chiffre d’affaires global de nos adhérents a baissé de plus de 60 % sur les semaines 3 et 4 de confinement, selon le baromètre spécial Covid-19 de notre observatoire des ventes en magasin. L’activité Snacking et traiteur a été anéantie (-86,3 % pour le chiffre d’affaires de ce segment en semaine 4 de confinement) et la consommation Plaisir, comme le petit croissant du matin sur le chemin du travail, a fortement chuté. On a aussi connu une explosion, parfois de plus de 200 %, sur le pain de mie, la brioche ou encore les produits sous atmosphère en grande et moyenne distribution. Nous avons hâte et sommes impatients de relancer toutes les activités. Le déconfinement prendra du temps, nous en sommes parfaitement conscients, et nous gardons comme objectif essentiel la sécurité des adhérents et de leurs clients. On s’attend à un rééquilibrage des tendances de consommation en sortie de crise.

Et côté entrepreneurial ?

Notre secteur était plutôt dans une bonne dynamique et voyait ses effectifs croître depuis plusieurs mois. On risque une stagnation des effectifs. Et les chiffres d’affaires qui n’ont pas été réalisés ne seront pas rattrapés. Les différentes mesures mises en place par le gouvernement sont de bonnes mesures. Mais attention : les reports de charges ne sont que des reports, pas des annulations, il faudra bien les payer à un moment donné. Un point m’inquiète plus particulièrement : les prix des transports et de la logistique ont tendance à augmenter, ce qui aboutit à un renchérissement de nos coûts de production. Et la GMS ne veut pas entendre parler d’une quelconque absorption de ces coûts. On entend même parfois des GMS demander des rabais et des discounts…

Vous restez cependant optimiste…

Oui, car notre secteur a des atouts : il est dynamique et possède une base saine. L’export est également porteur pour nous : 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les 8 milliards d’euros réalisés par l’ensemble de nos activités. On veut partir en reconquête avec de l’énergie, du temps et aussi des investissements pour retrouver de la sérénité. Globalement, la consommation de pain se maintient, c’est une bonne chose. Nous travaillons sur plusieurs axes pour passer le cap : obtenir une annulation des loyers par les bailleurs de boutiques pour les tout petits adhérents de type TPE, avec 16 autres fédérations professionnelles. Nous avons aussi mutualisé au niveau de la fédération une commande de masques pour les distribuer auprès de nos entreprises adhérentes. Et comme la trésorerie sera un des nerfs de la guerre, nous avons acté, le 17 avril, la création d’un fonds d’action social pour aider au moment du redémarrage des activités.

Note : * La Feb est en charge de défendre les intérêts des entrepreneurs de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie. Elle compte 280 adhérents répartis en deux collèges : un pôle Industrie (Neuhauser, Delifrance, Vandemoortele, Pasquier…) et un pôle Magasins (Paul, La Mie Câline, Groupe Le Duff, Ange Boulangerie…).

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