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Meunerie/Boulangerie
[Coronavirus - Covid-19] La Minoterie Girardeau prévoit un retour à la normale de son activité en septembre

La reprise de la consommation est progressive, avec la fermeture encore effective des lieux de restauration collective et la difficile relance des exportations.

© Minoterie Girardeau

« Aujourd’hui, nous n’avons pas retrouvé le niveau d’activité d’avant le confinement. En avril, nous avons enregistré une baisse de 20 % et, en mai, entre -10 % et -15 % selon les jours », déclare Bertrand Girardeau, directeur général de la Minoterie Girardeau (Loire-Atlantique). Et ce, en raison des stocks existants chez les clients qui ont une activité limitée. « Nous espérons revenir à la normale en septembre, en raison de la réouverture des cantines scolaires et de la fourniture des usines qui travaillent à l’exportation, notamment. »

Des clients boulangers différemment impactés

Le confinement a impacté à 80 % l’activité Pâtisserie-Viennoiserie-Snacking des artisans boulangers, clients de la Minoterie Girardeau et situés en coeur de ville. « L’impact du déconfinement a démarré un peu avant sa réelle mise en œuvre. Des entreprises ont travaillé de façon assez forte, sous l’effet des annonces gouvernementales », relate Bertrand Girardeau. « Aujourd’hui, les boulangeries artisanales ont retrouvé 50 % de leur activité en Pâtisserie-Viennoiserie-Snacking par rapport à l’avant confinement. » Les boutiques qui retrouvent une activité proche de la normale sont les boulangers artisanaux qui vendent à l’ordinaire peu de pâtisseries, viennoiseries et sandwiches. A noter qu’en Bretagne et sur les côtes vendéennes, les artisans travaillent davantage le week-end que la semaine, en raison du recours encore important au télétravail. « En termes de recettes, les clients artisans boulangers de la Minoterie Girardeau enregistrent aujourd’hui entre -15 % et -20 % en moyenne de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2019 », précise le meunier.

Concernant les industries utilisatrices, tout dépend du circuit de distribution. En GMS, « elles ont enregistré un développement de leur chiffre d’affaires », affirme Bertrand Girardeau. Quand les débouchés concernent la restauration collective, les restaurants et la grande exportation – qui reste très compliquée -, « les industries utilisatrices enregistrent actuellement une baisse de 40 % à 50 % de leurs ventes ». Et le dirigeant de souligner : « Si les industriels, qui travaillent par exemple avec de grands groupes hôteliers internationaux, estiment qu’ils retrouveront 70 % à 80 % de leurs volumes de ventes à l’automne, le retour à la normale n’est prévu que dans un an. Et ce, contrairement aux boulangers industriels qui travaillent avec les lycées, les collèges et la restauration collective, qui pensent revenir à une activité normale dès septembre. »

Quid de la demande en sachets de 1 kg de farine ?

La Minoterie Girardeau possède une petite machine d’ensachage qui permet de produire des paquets de 1 kg de farine bio et de farine de qualité à destination de la boulangerie artisanale. « Pendant le confinement, nous avons mis en place des équipes en 3x8 pour répondre au mieux à la demande de nos clients artisans boulangers, très sollicités par les consommateurs, en raison de la pénurie en ce type de produit dans la grande distribution », indique Bertrand Girardeau. Aujourd’hui, cette demande a chuté, car il reste des sachets de 1 kg de farine chez les boulangers artisanaux et que la grande distribution a rétabli ses linéaires. « Mais nous espérons que l’intérêt grandissant des consommateurs dans la démarche Agri-Éthique - premier label de commerce équitable français dans lequel la Minoterie Girardeau s’est engagé de longue date - et dans les filières locales permettront de conserver une demande résiduelle en farine de blé de qualité chez les boulangers artisanaux. »

 

Bertrand Girardeau s’attend à une « petite récolte » dans sa région

Dans la zone d’approvisionnement en blé de la Minoterie Girardeau (Vienne, Vendée, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres), les blés tendres sont pénalisés par une baisse de 15 % des semis d’un an sur l’autre, par un excès d’eau cet hiver et un temps sec au printemps. « Nous estimons un recul de 20 % à 30 % des rendements prévisionnels, d’une récolte sur l’autre », déclare Bertrand Girardeau, directeur général de la Minoterie Girardeau. Au niveau agronomique, les blés tendres seront très sensibles à tout type de stress, en raison d’un enracinement superficiel dans le sol. Concernant la qualité, « on la connaîtra une fois la collecte arrivée en silos », indique le meunier.

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