C'est pas possible

Difficile d'être passé à côté de l'une des infos les plus clownesques de la semaine, révélé par Le Canard Echaîné, à savoir la commande et la livraison de TER trop larges pour accèder à quelques 1.300 quais. Ces derniers devront dès lors être « rabotés », pour un coût assumé de 50 M€. Si l'on nous explique depuis que ces nouveaux trains répondent aux besoins et qu'il était nécessaire de moderniser les installations, ce que l'on veut bien croire, la RFF a précédemment reconnu avoir « découvert le problème un peu tardivement » et indiqué faire son « mea culpa ». Un incident qualifié par le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, de « comiquement dramatique ». On doit d'ailleurs rire jaune dans nos filières, qui voient le réseau secondaire de fret ferroviaire délaissé et même abandonné. « Sur les 4.200 km de voies capillaires, 1.500 km datent des années 40, et n'ont bénéficié d'aucune rénovation », rappelaient les représentants d'Europorte et Cérévia, dénonçant la situation, le 16 mai, à Marseille, lors de l'arrivée de leur 1000e train sur leur silo d'exportation de Port-Saint-Louis (cf. p.20). « Nous lançons un appel au secours pour péréniser ces lignes. L'État français nous abandonne concernant le réseau capillaire, les 25-30 km nécessaires pour aller chercher les céréales dans les silos. » Face à des coûts de rénovation trop élevés, la réponse est en effet trop souvent la fermeture pure et simple de la voie. L'administration invite les opérateurs à se tourner vers le point fluvial le plus proche, mais pour le rejoindre, il faut mettre des camions sur la route… Avec le coût et l'impact environnemental que cela implique.