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Céréales et oléoprotéagineux bio : peu de demande face à la flambée des prix

Dans un contexte d'incertitudes, les prix des grains et graines bio restent tendus. Et ce, malgré une demande limitée par les effets de la grippe aviaire.

Les vides sanitaires liés à la grippe aviaire, en Pays-de-la-Loire notamment, continue à affecter la demande en matières premières bio.
© Lolame de Pixabay

Selon les professionnels, même si les pluies plus ou moins localisées et abondantes sur les bassins de production vont limiter l’impact de la sécheresse, sur certaines zones et espèces, les rendements et la qualité risquent d’être affectés par le stress hydrique et les coups de chaleur de mai. Dans ce contexte d’incertitude, la tension sur les prix de tous les grains bio reste très soutenue, tirée par la flambée de ceux du conventionnel malgré leurs reculs enregistrés ces derniers jours.

Les meuniers bio, encore couverts, sont attentistes, espérant un relâchement des prix pour la nouvelle récolte. Ce, alors que la consommation bio stagne. Côté fabricants d’aliments pour animaux, les vides sanitaires liés à la grippe aviaire, en Pays-de-la-Loire notamment, continuent à affecter la demande en matières premières bio. Pour les metteurs en marché et les acheteurs, déboussolés par le niveau des prix, le manque de visibilité perturbe les prises de position.
 

Consensus sur une prime bio significative

La flambée des coûts de production (notamment sur les postes de l'énergie et de la fertilisation), ainsi que la hausse annoncée des frais de récoltes, et les difficultés à les répercuter sur l'aval, sont source d’inquiétude. Pour autant, les premiers prix pour la récolte bio 2022 s’avancent timidement. Plusieurs paramètres justifient leur fermeté.

La nécessité d’une prime bio significative aux producteurs, face à l’envol du conventionnel, fait consensus pour maintenir des filières bio cohérentes et durables. Ce, alors que pour certaines espèces, comme les céréales fourragères, les rendements sont inférieurs parfois de moitié. De plus, les ventes vers les pays du nord de l’Europe, recherchant des grains au plus près en raison du coût du fret, peuvent aussi tendre le marché.  

En revanche, pour pallier les conséquences de la guerre en Ukraine, la dérogation proposée par la Commission européenne dans un acte délégué de ré-autoriser, pour un délai de douze mois, l’incorporation de 5 % d’ingrédients fortement protéinés non bio, dans les formules de tous les monograstriques, peut assouplir la pression, notamment sur les tourteaux et redonner de l’intérêt aux protéagineux.

Conformément à la procédure, cette disposition, supprimée théoriquement avec la nouvelle réglementation le 1er janvier 2022, devrait pouvoir rentrer à nouveau en application début juillet. Dans tous les cas, les opérateurs doivent prouver la pénurie de matières protéinées pour obtenir cette dérogation, qui serait rétroactive à compter du 24 février. La Commission permanente du Cnab (Comité national de l’agriculture bio) devra se positionner sur son application en France.

 

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