Aller au contenu principal

Consommation
Alternatives aux viandes : un marché UE porteur

Avec les investissements massifs dans des start-up dédiées aux viandes “cellulaires”, c’est toute la filière des productions animales qui s’inquiète. Mais les consommateurs de l’UE mangent déjà de plus en plus de substituts végétaux à la viande.

© lysindamond (Pixabay)

Pour les productions animales européennes, la réduction de la consommation et les produits de substitutions constituent deux motifs d’inquiétude auxquels s’ajoutent les aspects sanitaires, comme la fièvre porcine africaine. La recomposition de la production touche non seulement la Chine (cf. La Dépêche-Le Petit Meunier du 8 octobre) mais aussi l’UE. Comme le montrent les prix du porc, la demande tire la production européenne. Mais le continent ne sera pas uniquement impacté par sa capacité à remplir les assiettes laissées vides par la maladie en Asie. Le Brésil et la Thaïlande vendent désormais des volumes massifs de volailles en Chine : vont-ils moins lorgner sur nos marchés ? Inciter la Pologne à produire encore plus ?

L’Union européenne aime les substituts de produits animaux

Lors de la conférence Feed Additives Europe 2019, qui s’est tenue du 25 au 27 septembre à Amsterdam (Pays-Bas), toutes les tendances de consommation en Europe ont aussi été passées à la loupe. Outre les grandes tendances (urbanisation, statut des animaux…), Kees-Jaap Hin (analyste à la société HinSa Consultant)) recommande surtout d’observer les choses dans le détail : les vegan se recrutent ainsi plutôt chez les femmes de moins de 30 ans, urbaines, mais dans le même temps, sous l’effet du mouvement vers plus de naturel, le beurre redevient à la mode. C’est l’une des contradictions également pointées par Tom Rees, spécialiste de l’Alimentaire et de la Nutrition au cabinet d’études Euromonitor, pour les viandes dites cellulaires : elles ne font pas souffrir les animaux mais ne peuvent pas être qualifiées de naturelles… Comment les consommateurs vont-ils réagir ? Pour les analystes de Kearney Analytic, les projections sont pourtant massives : au niveau international, la proportion des viandes “cellulaires” pourrait atteindre 35 % en valeur à l’horizon 2050, les autres substituts pouvant s’approprier 20 % de plus… pour l’instant, Tom Rees constate une stabilisation du nombre de vegan (3 %) et de végétariens (6 %) dans l’UE. Il s’inquiète surtout du nombre croissant de consommateurs qui veulent réduire leur consommation de produits animaux. « Ce sont eux qui vont faire le marché car ils sont désormais 21 % », résume-t-il. Dans l’UE, les ventes des alternatives aux viandes à base de plantes flirtent avec les 140 000 t/an, avec une progression annuelle attendue encore à 6 ou 7 % dans les cinq ans à venir. Idem du côté des alternatives aux produits laitiers qui pourraient, toujours dans l’UE, dépasser le 1,3 milliard de litres avec, aussi, une croissance prévue à plus de 5 % par an d’ici 2023.

Krills, vers marins, algues, insectes, protéines bactériennes, canola OGM (modifié à partir d’une algue pour produire plus d’oméga-3), levures et leurs coproduits, acides aminés de synthèse, protéines végétales concentrées…, autant de sources alternatives même si certaines sont encore trop chères. Mais elles soulèvent quasiment tous des débats. Ainsi, la Chine domine largement la production des acides aminés de synthèse, surtout celle de lysine et de thréonine, même si l’UE et les États-Unis conservent leurs positions en méthionine.

 

 

Les plus lus

Annie Genevard et Albert Mathieu, président-directeur-général de Panzani, lors de la visite de la ministre dans l'usine de Marseille
Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et…

Un champ de maïs qui souffre de la sécheresse
Récoltes 2025 : recul attendu de la production de maïs en raison d'une baisse anticipée des rendements

Alors que la moisson estivale est sur le point de s’achever, Agreste a publié le 8 août ses dernières estimations de…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

sclérotes d'ergot de seigle dans un épi
Alcaloïdes d’ergot : « À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire face à la baisse des seuils »

Après une récolte 2024 marquée par une forte contamination par l’ergot de seigle, la filière céréalière tire la sonnette d’…

Champ de blé blond, en Creuse, en juillet 2025
Céréales et oléoprotéagineux bio : rendements corrects et prix en repli sur le rapproché

Alors que les moissons bio s’enchaînent partout en France, dans des conditions caniculaires la semaine dernière et un peu…

Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.
Moisson 2025 : de bons rendements en colza avec quelques hétérogénéités

Avec une moisson 2025 particulièrement précoce, plusieurs groupes coopératifs ont déjà effectué le bilan de ce millésime. En…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne