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Industrie pastière / stratégie
Alpina Savoie joue la carte de la différenciation

Le semoulier-pastier chambérien axe sa production sur l’originalité et la technicité

MDD, marque nationale, restauration hors foyer, industries agroalimentaires, France, export. Positionnée sur l’ensemble des canaux de distribution, Alpina Savoie joue la carte de la différenciation. Pour les IAA, où les pâtes sont destinées à des plats préparés, la société a mis au point des produits résistants aux conditions extrêmes. Pour la GMS et la RHF, “nous misons sur la valeur ajoutée” en jouant sur les formes, les goûts et la variété des semoules, explique la responsable marketing de la société, Marie-Sophie Vol Freychet. A la clef : une première gamme issue des traditions régionales, “Les authentiques” avec les “Crozets” et les “Taillerins”, et une seconde “ dans l’air du temps”. Dans cette catégorie, on trouve les “Cuisinées à cœur” avec des recettes au “basilic” ou “ail-tomate” par exemple ou encore les “Croés”, petites pâtes grillées, qui ont subi un toastage qui leur confère un goût sucré à la note noisetée.
La répartition des ventes d’Alpina par canal s’avère équilibrée avec 26 % destinés aux GMS sous marque nationale et 35 % sous marque distributeur. L’export et les réseaux spécialisés, dont la RHF, représentent chacun environ 6 % des débouchés de la société. Si les pâtes et spécialités constituent la majorité de ses ventes (57 %), 28 % concernent des couscous et 15 %, des semoules et polente. Pour 40.000 t de produits finis, l’industriel a acheté 50.000 t de blé en 2008. Alpina Savoie s’approvisionne en blé dur exclusivement français, et préférentiellement du quart Sud-Est, pour la production conventionnelle. Il s’inscrit dans une logique de filière basée sur une agriculture durable, et ce “depuis 1997”, insiste Marie-Sophie Vol Freychet. De la sélection au stockage, la filière multiplie les actions en ce sens. La récolte est, par exemple, conservée à froid. Résultat : “pas de résidu de pesticides” de stockage.

Les produits bio ont la cote
Le pastier propose également une gamme de produits biologiques, qui “se développe sur l’ensemble des canaux”, indique la responsable marketing ajoutant : “le marché des pâtes bio en GMS a été préempté par les MDD”, et ce dès son émergence. 80 % des ventes d’Alpina sur ce créneau sont dont réalisées sous les marques des enseignes de la grande distribution. L’essor du bio dans les IAA et la restauration hors domicile est plus récent. Pour les collectivités publiques, “le Grenelle de l’environnement a été mobilisateur” et les décideurs ont compris que “les pâtes ont un grand intérêt” pour proposer des menus bio à “prix accessible”, assure Marie-Sophie Vol Freychet. Mais d’autres produits sont disponibles, comme les semoules et même les couscous en version bio ou bio/grains entiers. “Et là, l’administration fait coup double en matière de communication en associant les arguments développement durable et nutrition santé” ! Le bio affiche une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années. Revers de la médaille, “il est aussi de plus en plus concurrentiel”. Quant à l’approvisionnement, “nous achetons une grande partie de la production nationale de blé dur biologique, mais devons également nous sourcer dans les pays limitrophes, les volumes français n’étant pas suffisants”, regrette Marie-Sophie Vol Freychet.
Alpina Savoie est passé, en novembre 2009, sous la houlette du groupe breton Galapagos, spécialiste de la pâtisserie-biscuiterie industrielle, devenu actionnaire majoritaire. La situation de l’entreprise familiale chambérienne, née en 1844, était en effet devenue périlleuse en 2008, sous l’effet de la flambée des cours du blé et d’un lourd endettement. Elle avait été placée sous procédure de sauvegarde en juillet 2008. Alpina Savoie affiche en 2009 un CA de 50 M€ et emploie 180 personnes. Galapagos, détenu à 85 % par la famille Tacquard, dispose quant à lui de 7 sites de production et assure un CA de 140 M€ pour 600 salariés. Il fabrique notamment les crêpes Whaou et les Gavottes. La complémentarité des deux entreprises, permettant de doter la nouvelle structure de deux pôles, sucré et un salé, permettra une “mutualisation des achats, des services généraux et des emballages”. La politique aussi est partagée : proposer des marques Premium issues de savoir-faire spécifiques.

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