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Production de céréales sur 2021/2030
FAO-OCDE: "Les fondamentaux du marché des grains ne plaident pas pour un supercycle haussier des prix"

Le rapport annuel sur les Perspectives agricoles 2021-2030, rédigé par l’OCDE (Organisation de Coopération et de développement économique) et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation) estime que la production agricole mondiale grimpera de 1,4 % par an en moyenne entre 2021 et 2030. En blé, elle passerait de 776,2 Mt en 2021 à 839,7 Mt en 2030.

Mathias Cormann, Secrétaire général de l'OCDE
© Kévin Cler, La Dépêche-Le Petit Meunier

« Les fondamentaux propres aux marchés des grains ne plaident pas pour un supercycle haussier des prix », s’est exprimé Maximo Torero Cullen, économiste en chef de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation), lors d’un webinaire présentant le 5 juillet le nouveau rapport annuel sur les Perspectives agricoles 2021-2030 corédigé avec l’OCDE (Organisation de Coopération et de développement économique). Il précise que le haut niveau des prix est plutôt d’ordre conjoncturel, et que les prix sont amenés à baisser à court-moyen terme.

Bien entendu, une flambée des prix n’est pas à exclure en cas d’incident climatique grave, sachant que le changement climatique rend de plus en plus complexe les prévisions météorologiques, rappellent les spécialistes des deux organisations. Un maintien d'une forte volatilité des prix à court terme est donc envisageable, affirment-ils.

Les économistes de l’OCDE et de la FAO expliquent que les récoltes de céréales sont attendues abondantes dans le monde pour 2021/2022, mais aussi pour 2022/2023. Le rapport estime par exemple que la production mondiale de blé 2021/2022 atteindra 776,2 Mt, puis 780,4 Mt en 2022/2023, contre 752,7 Mt en moyenne sur la période 2018/2020, permettant aux stocks de fin de campagne de remonter à 295,4 Mt, puis à 300,3 Mt, contre 277,9 Mt sur 2018/2020. Et ce malgré une hausse annuelle de la demande en alimentation humaine (passant de 518,9 Mt à 531,6 Mt, puis 537 Mt) et animale (152,3 Mt, puis 153,4 Mt, contre 146 Mt).

Conséquence, si les prix moyens du blé (évalués en base Fob ports états-uniens du golfe du Mexique) passeraient de 233,6 $/t sur 2018/2020 en moyenne à 234,4 $/t en 2021/2022, ils retomberaient dès 2022/2023 à 215,4 $/t.

Ainsi, le rapport commun de la FAO/OCDE maintien sa vision baissière à court et moyen terme des prix des grains, comme lors de sa précédente publication : Perspectives agricoles 2020/2029. Et cela concerne la plupart des commodités agricoles (notamment le maïs et le soja).

87 % de la hausse de la production agricole liée à la hausse de rendements

Entre 2021 et 2030, la production mondiale agricole devrait poursuivre sa progression, mais à un rythme plus lent que celui observé au cours de la décennie antérieure : plus 1,4 % par an, contre plus 1,7 % par an précédemment. 87 % de la hausse de la production serait attribuée à la hausse des rendements, 7 % sur la hausse de l’intensité des cultures, et 6 % seulement sur la hausse des surfaces. La progression des rendements se ferait essentiellement au sein des pays émergents. À titre d’exemple, la production mondiale de blé passerait de 776,2 Mt en 2021 à 839,7 Mt en 2030.

La hausse de la demande mondiale devrait croître à un rythme moins élevé que la hausse de la production

La demande mondiale en produits agricoles devrait elle aussi continuer de grimper, essentiellement du fait de la hausse de la population. Toutefois, cette croissance de la consommation, notamment chinoise, se ferait à un rythme plus faible que celle de la production agricole, à seulement 1,2 % par an en moyenne sur 2021-2030, contre 2,2 % lors de la précédente décennie.

Le dirigeant de l’OCDE inquiet quant à l’atteinte des objectifs de développement durable

Le nouveau secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, a tenu à alerter sur le fait que les objectifs de développement durable, à savoir la sécurité alimentaire pour tous et la préservation de l’environnement, ne seront pas atteint si les gouvernements ne s’investissent pas davantage. Par ailleurs, il prône une ouverture plus grande des marchés : « le commerce mondial a tenu dans l’ensemble, permettant en période de pandémie de Covid-19 de maintenir l’alimentation de populations. Toutefois, des restrictions ont été adoptées, ce qui a généré des problèmes voire ont aggravé ceux déjà existants », a-t-il déclaré.

 

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