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Politique agricole/Protéines
DG Agri : plus de protéagineux et d’insectes dans l'alimentation animale d’ici 2030

Dans son récent rapport sur l’évolution à 10 ans de l’agriculture européenne, la DG Agri prévoit une baisse de 0,2% tant de l’incorporation des céréales dans les aliments pour animaux que des tourteaux, remplacés par les protéagineux et les insectes.

© Yanne Boloh

A l’horizon 2030, l’alimentation animale européenne devrait être profondément différente de celle de ces dix dernières années selon la DG Agri (1), non seulement en volumes qui devraient connaître un déclin modéré de 0,5% (hors pâturages et fourrages conservées) mais surtout dans le profil des espèces animales. Les experts européens s’attendent à une chute continue de la production porcine (-4,6% sur 10 ans) qui réduira encore la demande d’aliments pour les porcins et le développement de l’aviculture.

Du côté des ruminants, même si les troupeaux devraient se contracter, la croissance de la production laitière européenne devrait soutenir la demande en aliments, notamment dans les pays les moins productifs qui pourraient ainsi rejoindre les pays en avance sur ce point. Dans le même temps, certaines régions européennes vont accentuer la part des productions « alternatives » : bio, lait de pâturage, non OGM, circuits courts… A noter que sur la campagne 2019-2020, 45% des apports protéiques du troupeau était déjà assurée par l’herbe.

-0,2% de céréales et de tourteaux

De façon générale, les matières premières à taux protéique inférieur à 15% (donc principalement les céréales) constituent le principal apport en protéines des rations animales en volume et représentent les trois quart du mix alimentaire. Cette part devrait légèrement se contracter d’ici 2030 (-0,2%) pour atteindre 162,2 Mt. C’est également l’ordre de grandeur du repli attendu sur les matières premières riches en protéines (tourteaux, farine de poisson, poudres de lait écrémées) en raison de la baisse des consommations en porc et en ruminants mais aussi du repli de la disponibilité des colzas et des controverses environnementales et climatiques liées à l’utilisation du soja.

Par contre, les experts prévoient une hausse des matières premières intermédiaires (15 à 30% de protéines) dont une progression de 18,7% de l’incorporation des protéagineux dans les formules d’aliments qui remplaceront partiellement les tourteaux de colza.

Partant de l’hypothèse que 50% du gaspillage alimentaire sera valorisé en 2030 par les mouches soldats dont les protéines entrent en nutrition animale et l’huile dans les biodiesel, la DG Agri estime que l’industrie mondiale des insectes sera alors capable de produire 23 Mt de protéines et 6 Mt d’huile dont respectivement 1,5 Mt et 0,4 Mt dans l’UE. Le ratio d’autosuffisance protéique européenne serait ainsi amélioré de 1,8%.

 

(1)La Commission européenne a livré fin décembre son rapport « EU agricultural Outlook for markets, income and environment 2020-2030 ». Outre son analyse des différents marchés, la DG agri propose également une palette d’incertitudes, notamment les contrecoups de la crise Covid 19, qui influenceront la réalisation de ces prévisions. 

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