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Conjoncture économique et Covid-19
[Covid-19] Agriculture et agroalimentaire s’en sortent toujours mieux que d’autres secteurs

Lors d’un nouveau point de conjoncture, paru le 17 novembre, l’Insee a passé en revue l’activité du mois de novembre et proposé des prévisions pour décembre et la fin d’année.

© Nattanan Kanchanaprat / Pixabay

Selon l’Insee, la branche agriculture, sylviculture et pêche de l’économie française enregistrerait une perte d’activité en novembre de – 2 % par rapport à son niveau d’avant crise. Elle atteindrait – 1 % en décembre et – 1 % pour l’ensemble du quatrième trimestre. Et ces chiffres sont toujours bien moins importants que dans d’autres branches et secteurs (hébergement restauration, BTP…)

La partie fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits de base du tabac afficherait respectivement – 5 %, - 3 % et – 3 %. A titre de comparaison, les chiffres concernant l’ensemble de la branche industrie s’élèvent respectivement à – 9 % - 7 % et – 6 %.

Côté consommation des ménages, ces derniers consommeraient 5 % de moins de produits issus de la branche agriculture, sylviculture et pêche en novembre par rapport au quatrième trimestre 2019, la consommation de denrées alimentaires, boissons et produits du tabac ne variant pas.

Changement de comportements de consommation modéré par rapport au premier confinement

Les dépenses d’alimentation s’étaient caractérisées par d’importants comportements d’anticipation à la veille du premier confinement. « De tels comportements sont également visibles juste avant le deuxième confinement, mais beaucoup plus modérés, probablement en lien avec le retour d’expérience du premier confinement, où les craintes de pénurie alimentaire se sont révélées infondées. Comme lors du premier confinement cependant, et sans surprise, les premiers jours de novembre ne sont pas marqués par une quelconque chute des dépenses d’alimentation, le contexte de confinement contribuant à augmenter le nombre de repas pris à domicile » écrivent les experts de l’institut.

En fait, depuis la semaine 43, on assiste à une augmentation des transactions par carte bancaire dans le secteur de l’alimentation, entre + 3 et + 12 % selon les semaines et d’après les chiffres des caisses des magasins de la grande distribution.

Toujours en novembre, si des secteurs comme l’hébergement transport (– 60 % par rapport au niveau d’avant crise), les autres activités de services (– 42 %) ou encore les services de transport (– 28 %) continuent d’être durement touchés, « d’autres branches, par exemple l’agro-alimentaire, ne seraient pas directement touchées, mais se dégraderaient néanmoins, en raison des baisses d’activité de branches plus durement affectées dont elles sont dépendantes, tel l’hébergement restauration ».

Go pour l’activité globale au troisième trimestre mais stop avec le reconfinement

La plupart des chiffres macroéconomiques du troisième trimestre 2020 retracent, avec ceux du deuxième trimestre, « une séquence inédite où une large partie de l’économie s’est mise à l’arrêt avant de repartir ». Le rebond a été vif : le PIB français a augmenté de + 18,2 % au troisième trimestre par rapport au deuxième, ramenant le glissement annuel à – 4,3 % (contre – 18,9 % au trimestre précédent).

Mais la deuxième vague épidémique et le reconfinement de la population « viennent néanmoins contrarier ce rebond et changer la temporalité de la crise ». Au-delà de la contraction du PIB désormais attendue au quatrième trimestre, il est maintenant assez probable que les situations sanitaire et économique continueront à peser, ensemble, « pendant au moins la première moitié de l’année 2021 ».

Les anticipations des acteurs économiques s’adaptent donc en conséquence même si la perspective d’un vaccin, en cas de succès et de mise sur le marché en toute sécurité, pourrait dégager quelque peu l’horizon. En fait, selon les propres mots de l’Insee « la sidération a laissé la place, tant bien que mal, à l’adaptation ».

Et le mois de décembre ?

Pour les spécialistes de l’Insee, « l’incertitude reste particulièrement importante pour la fin de l’année, tributaire de l’évolution de l’épidémie ». D’où la publication de trois scénarios possibles. « Dans le cas le plus favorable, l’activité reviendrait en décembre à son niveau d’octobre, soit 4 % sous son niveau d’avant crise. Dans le scénario le plus défavorable, l’activité resterait en décembre à son niveau estimé pour novembre, soit 13 % sous son niveau d’avant crise. Enfin, dans un scénario intermédiaire (15 jours de confinement semblable à novembre puis 15 jours d’allègement de certaines restrictions), l’activité serait en décembre environ 8 % sous son niveau d’avant crise.

L’évolution trimestrielle du PIB se situerait donc au quatrième trimestre entre – 2,5 et – 6 %, selon les scénarios (avec – 4,5 % pour le scénario médian). Et l’évolution annuelle du PIB en 2020 serait quant à elle de l’ordre de – 9 à – 10 %.

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