Oléagineux bio : Avril, Cavac et Terrena s’allient pour augmenter la capacité de trituration de leur usine
L’usine dédiée au bio de Thouars (Deux-Sèvres) a bénéficié d’un doublement de sa capacité de trituration en tournesol bio et de l’inauguration d’un atelier de raffinage d’huile.
L’usine dédiée au bio de Thouars (Deux-Sèvres) a bénéficié d’un doublement de sa capacité de trituration en tournesol bio et de l’inauguration d’un atelier de raffinage d’huile.

L’usine, qui appartient à la structure Oléosyn Bio, voit sa capacité de trituration en graines de tournesol biologiques passer de 15 000 à 30 000 tonnes par an. Les lignes sont également utilisables pour le traitement de la graine de colza. Oléosyn Bio disposait déjà par ailleurs d’une capacité de trituration de 25 000 tonnes en graine de soja. Le financement a été soutenu par FranceAgriMer dans le cadre du Plan protéines.
Rappelons que l’usine appartient à l’un des six opérateurs qui se consacrent aux graines oléagineuses biologiques, et que cette augmentation de ses capacités de trituration est significative par rapport aux utilisations françaises de tournesol bio.
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Aurouze, filiale bio d’Avril, investit dans une unité de raffinage d’huile végétale
Par ailleurs, Aurouze, filiale bio d’Avril fondée en 1990, a également inauguré un atelier de raffinage d’huiles végétales « Il permettra de produire des huiles stabilisées pour la consommation des huiles dites "de table", ainsi que des huiles désodorisées destinées aux industries agroalimentaire et cosmétique », précise le communiqué de presse. Le débouché de l’alimentation animale n’est pas envisagé. Interrogée, l’entreprise précise que la capacité de production sera de 12 000 tonnes d’huile par an. Pour la majorité, c’est le tournesol qui sera concerné, avec possibilité de produire de l’huile de colza.
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Un approvisionnement depuis le Sud-Ouest possible sous contrat pluriannuel
L’usine se fournit en graines de tournesol et colza originaires du Grand Ouest, du Sud-Ouest et du Centre-Est. « Ce sont près de 10 000 hectares cultivés par environ 500 producteurs des deux coopératives Cavac et Terrena qui alimentent l’usine », selon le communiqué de presse.
Notons que d’après l’Agence Bio, la surface française de tournesol en agriculture biologique a reculé de 21,6 % en 2024 par rapport à 2023, tandis que les surfaces en conversion ont cédé 37,3 %, pour un total en 2024 (bio + conversion) de 56 900 hectares.

Des contrats pluriannuels sont possibles pour les agriculteurs fournissant l’usine. Un tiers des producteurs optent pour ce mode de cession de leur production, précise Oléosyn Bio, interrogée par nos soins. « L’outil d’Oléosyn Bio permet aux adhérents bio de la coopérative de sécuriser, de manière durable, la commercialisation de leur production et de s’appuyer sur une filière qui structure le marché de l’amont à l’aval », explique Ivan Leclerc, président adjoint de la coopérative Terrena, cité dans le communiqué.
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Des surfaces de soja biologique en retrait en France
Selon Claire Ortega, chargée de mission de Terres Univia, « on constate une forte baisse des surfaces cultivées en soja biologique en France, notamment dans le Sud-Ouest ». Selon l’Agence Bio, celle-ci se monte à 11,9 % d’un an sur l’autre pour les surfaces certifiées et 41,2 % pour les surfaces en conversion ; le total atteignant 37 600 hectares en 2024. Les sécheresses de 2023 et 2024 et la prolifération des ravageurs ont découragé les producteurs, comme pour l’ensemble des grandes cultures biologiques dont les surfaces ont cédé 95 000 hectares entre 2023 et 2024. « Toutes ces surfaces n’ont pas été engagées en déconversion ; une partie ont été mises en herbe en attendant une meilleure conjoncture pour les grandes cultures bio », signale Claire Ortega.
