Aller au contenu principal

Nutrition animale
Nutrition animale : la croissance en bio se calme après plusieurs années d'expansion

 

Même si les chiffres définitifs pour le premier semestre ne sont pas encore disponibles, 2020 devrait connaître une progression plus modérée de la production d’aliments bio pour animaux après plusieurs années de croissance à deux chiffres.

© chicken-Pixabay

Il est « raisonnable d’attendre une croissance de 5 % en 2020 après plusieurs années de croissance à 15 %, voire 20 % », estime Thierry Aurouze, dirigeant de l’entreprise éponyme de Ferrières-Saint-Mary (Cantal), un des acteurs historiques de la nutrition animale bio. Même écho en Bretagne à Ufac (filiale Le Gouessant). « Nous nous attendons à une année, plus calme en termes de croissance, sous l’effet d’ajustement des marchés. Par exemple, dans notre zone, les investissements en poulaillers Bio semblent être faits », confirme Carine Maret, sa directrice.

Les pondeuses avalent plus de la moitié des volumes

Les dernières données statistiques officielles sur la production d’aliments pour animaux bio en France sont celles de 2019, avec plus de 580 000 t (+20,8 % par rapport à 2018). La barre des 600 000 t pourrait être franchie d’ici décembre. La volaille domine largement avec plus des trois quarts des tonnages (438 000 t en 2019) avec les pondeuses en tête (318 000 t en 2019), suivies des poulets de chair (118 000 t). Le porc a connu la plus forte croissance l’an dernier (+32 %), mais sur des tonnages bien plus limités : 59 000 t sur les plus de 4 Mt d’aliments pour porcs fabriquées en France. La majeure partie des éleveurs de porcs bio privilégient la fabrication de leurs aliments à la ferme. Quant aux bovins, l’aliment bio vient en ajustement de leurs fourrages et les volumes sont donc plus variables d’une année à l’autre (51 000 t en 2019 à +22 %), même si des initiatives ont démarré en lait bio. Pour ces deux catégories d’animaux, la croissance des volumes d’aliments est donc plutôt déconnectée des marchés des produits animaux.

Un effet Covid difficile à mesurer

Durant la période de confinement, la nutrition animale bio a connu la même tendance que l’ensemble des productions : une à deux semaines de « sur-commande », le temps que les éleveurs soient rassurés sur leurs livraisons à venir. Les approvisionnements bio fonctionnent différemment du marché conventionnel avec une majorité de contractualisation. Le marché libre est donc très peu fluide. Mais tout le monde a tenu : les opérateurs au travail, les transporteurs tant en amont qu’en livraison, les fournisseurs, aidés par de bonnes récoltes 2019 en céréales comme en pois et féverole, mais aussi en seconde année de conversion (C2).

La situation est plus tendue cette année. Carine Maret l’explique : « Les volumes sont très faibles pour les céréales à paille comme en protéagineux, mais nous espérons une belle récolte de maïs. Ce qui rend les choses compliquées actuellement, c’est surtout l’incertitude réglementaire. La Commission européenne a proposé de reporter le nouveau règlement bio d’un an avec le passage de 30 à 25 % de C2 et le 100 % bio. Si cela se confirme, nous aurions moins de tensions sur les approvisionnements ».

Quand aux matières riches en protéines, les opérateurs français cherchent à accroître leur autonomie : Sojalim vise à accroître sa capacité (cf. La Dépêche-Le Petit Meunier du 31 août), Terrena et Avril doivent inaugurer un nouveau site…                    

Les plus lus

Prix du blé : un marché attendu très lourd en 2025-2026, qui risque de peser sur les cours

Pour Maxence Devillers, analyste agriculture chez Argus Media, il faut s’attendre à un bilan français de blé tendre…

Champ de céréales aux environs de Mateur, Tunisie en avril 2025
Moisson 2025 en Afrique du Nord : malgré la progression de la production de céréales, une hausse des importations à prévoir en 2025-2026

En Algérie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie, la production de blé et d’orge devrait progresser de 12 % en 2025-2026. En…

Marché des céréales et du sucre du 13 au 20 août 2025 - Les prix du blé poursuivent leur baisse avec l’arrivée des récoltes de la mer Noire

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres…

Champ de maïs, Isère, août 2025.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché peu actif avant la rentrée

Le marché des grains bio tourne au ralenti en cette fin août. 

Marché des céréales du 19 août 2025 - Les bonnes perspectives pour les récoltes de blé en Russie et de maïs aux Etats-Unis tirent les prix mondiaux vers le bas

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 18 et le 19 août 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Marché des céréales du 28 août 2025 - Blé et maïs en hausse sur le Cbot mais en baisse sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 27 et le 28 août 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne