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Yannick Fialip : « Vers une année plus sereine qui invite à la structuration »

Après deux années particulièrement éprouvantes, la production laitière semble retrouver des couleurs à la faveur de perspectives de prix plus engageantes. Le point avec le président de la section régionale laitière.

Yannick Fialip, président de la section régionale laitière Massif central.
Yannick Fialip, président de la section régionale laitière Massif central.
© SC

Pour 2017, à combien devrait se situer le prix du lait payé au producteur ?

Après deux années difficiles, où sur deux ans, le prix du lait a chuté de 30 %, les perspectives sont plus positives pour 2017. La baisse de la production constatée aux niveaux mondial, européen et français, ainsi que le retour de la demande asiatique sur les protéines laitières conduisent à une augmentation des cours. Entre 15 et 20 % d’augmentation du prix du lait par rapport à 2016, sont attendus cette année. Ce redémarrage d’une dynamique positive est rassurante, même si l’équilibre reste fragile.

Les crises laitières successives témoignent du besoin criant de régulation à l’échelle européenne. Tous les pays européens en sont-ils convaincus ?
Pour nous Français, il est essentiel de redéfinir une stratégie, de construire des choses dans le consensus avec nos collègues européens. Mais force est de constater que nous nous heurtons aux positions ultra-libérales de certains producteurs européens. La volonté politique de mettre en place des outils d’intervention est loin d’être partagée. Pourtant, elle sera garante d’un équilibre plus durable, évitant les crises laitières à répétition, qui sont synonymes de faillites, de répercussions sur d’autres productions : reconversion des exploitations laitières vers la production allaitante, mise en culture de terres qui ne sont parfois pas adaptées… Nous espérons qu’à travers des dispositifs, l’Europe ait une oreille plus attentive à nos demandes. L’Union européenne doit donner des perspectives, et imaginer des outils pour stabiliser les marchés laitiers. Par ailleurs, la politique de compensation des handicaps doit être maintenue, tout comme les aides couplées pour la production laitière dans les zones difficiles qui méritent d’être renforcées.

La valorisation par la différenciation est un levier à actionner…
Les politiques de différenciation dans les zones difficiles (AOP, lait montagne, lait bio, lait produit à l’herbe, lait non OGM) sont évidemment à encourager, à condition qu’elles soient synonymes de meilleure valorisation du prix payé aux producteurs. Dans une année laitière plus sereine, nous devons développer ces différenciations pour sécuriser nos marchés. À ce titre, des sections « bio » sont en cours de structuration dans toutes les FDSEA. Là encore, il s’agit avant tout de défendre une production payée à sa juste valeur.

La loi Montagne révisée en fin d’année a notamment prévu un geste en faveur de la collecte en zone de montagne. Lequel ?
Au niveau français, nous avons obtenu en décembre, dans le cadre de la loi Montagne, une exonération de la taxe sur les produits pétroliers pour les entreprises qui collectent en zone de montagne. Cette avancée, au-delà de donner plus de visibilité aux entreprises, doit garantir un retour financier pour nous producteurs des zones difficiles.

En matière de relations entre producteurs et entreprises, quels sont les changements induits par la loi Sapin II ?
Nous pouvons mettre en place dès aujourd’hui des stratégies de négociations tripartites entre les GMS, les entreprises et les organisations producteurs. C’est une démarche gagnant-gagnant avec la GMS qui défend un approvisionnement local et national, l’entreprise qui défend ses producteurs et les producteurs qui défendent leur territoire. Nous espérons que ce mécanisme déployé sur le lait de consommation, s’élargisse rapidement aux fromages. L’idée est de construire un prix du producteur au consommateur. On inverse la tendance qui prévalait jusque-là.

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