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Ces Cuma qui innovent et bâtissent dans le Cantal

Créées toutes deux il y a une vingtaine d’années dans le Nord-Cantal, la Cuma des Trois granges et celle du Pied de poule incarnent l’esprit cumiste : partage, innovation, économie et convivialité.
 

Christophe Duval et David Durand, devant le bâtiment de la Cuma des Trois granges où sera présenté le robot débroussailleur de pente.
© Patricia Olivieri

Sur le bord de la RD3, peu avant d’arriver à Riom-ès-Montagnes, impossible de le rater : au bâtiment de la Cuma des Trois Granges, d’un vert flambant neuf, il ne manque que les portes et les aménagements extérieurs pour être opérationnel, au plus tard en novembre prochain, espère le président Christophe Duval, qui n’a que quelques centaines de mètres à parcourir depuis son exploitation aux Arbres pour s’y rendre. L’aboutissement d’un projet lancé voilà deux ans par la Cuma qui a fêté son quart de siècle : “On a eu la chance d’avoir un voisin qui nous a vendu 6 000 m2 de terrain pour pouvoir y construire ce bâtiment de 1 500 m2”, expose l’éleveur salers, dont l’objectif est de pouvoir regrouper et mettre à l’abri le parc matériel de la Cuma. À savoir trois presses à balles rondes, une enrubanneuse, un tonne à lisier - tout juste renouvelée - et deux épandeurs. La structure a été dimensionnée pour accueillir sur la moitié environ de sa superficie du matériel appartenant aux adhérents. 

Bâtiment Cuma : une toiture louée pour réduire les annuités

Mais au-delà du matériel, c’est avant tout un lieu de rendez-vous et d’échanges pour les membres qui était recherché avec un espace dédié. “On pourra ainsi se retrouver avant la fenaison pour planifier les chantiers mais aussi sensibiliser chacun à l’entretien du matériel”, projette le président, qui recevra ses homologues vendredi 3 octobre lors de l’assemblée générale de la FDCuma . Pour atténuer le coût du bâtiment - de l’ordre de 
300 000 €, outre une subvention de 33 %(1), la toiture sera louée à un tiers investisseur (le Crédit agricole) pour l’installation d’une centrale photovoltaïque de 300 kWc. Le loyer (12 000 € les 20 premières années, puis un pourcentage de la production électrique commercialisée) permettra ainsi d’amortir plus sereinement l’investissement en réduisant sensiblement les annuités. 

Cuma des Trois granges : "Des jeunes qui nous boostent"

Ce bâtiment viendra sceller et consolider encore une Cuma en quelque sorte héritière de la famille Duval. “À l’époque, on l’avait constituée avec mon père et deux oncles pour acheter en commun un tracteur et une presse carrée pour la fenaison”, relate l’agriculteur riomois. Mise en sommeil à la retraite de deux des fondateurs, elle sera relancée en 2011 pour répondre aux besoins exprimés par des agriculteurs du secteur avant de grandir progressivement jusqu’à fédérer 22 adhérents.  Parmi eux, des jeunes motivés, “qui nous boostent”, se félicite Christophe Duval, avec une vision partagée : bénéficier d’une prestation gage d’économie pour leur ferme, avec du matériel “au top au niveau fonctionnalité”.  


Une Cuma qui investit tous les ans, c’est une Cuma qui marche”, affiche David Durand.

Un bâtiment, David Durand, l’énergique président de la Cuma du Pied de poule, y a pensé sérieusement lui aussi, mais pour l’heure, faute de terrain, le projet reste dans les cartons. D’autres en revanche ont vu le jour, dont le petit dernier, un robot débroussailleur de pente, qui sera en démonstration le 3 octobre. Un broyeur à chenilles - FSI LV600 Green Climber - entièrement télécommandé et préféré à un tracteur de pente notamment pour une question de sécurité. Livré en février dernier, il affiche un peu plus de 300 heures de travail, un total qui devrait rapidement grimper au vu de l’intérêt suscité : “On était 4-5 au départ à être intéressés, puis 7-8, aujourd’hui on est 12 et la Cuma des Jonquilles (sur l’Artense) nous a sollicités, on est donc 20”, liste David Durand, pour qui une Cuma qui investit tous les ans, “c’est une Cuma qui marche !” 


 Salarié : un souhait partagé mais difficile à concrétiser

Pour cet équipement d’un montant de 132 000 € HT (avec remorque et cuve à gasoil), la coopérative a bénéficié de plus de 50 % d’aides (Feader, Région mais aussi MSA). À terme, l’idéal serait de trouver un salarié pour assurer l’activité du robot chez les adhérents et  l’entretien du parc matériel, mais les candidatures manquent, regrette le producteur de Marchastel. Comme son collègue, lui aussi était à la création de sa Cuma en 1999. Avec cinq  membres fondateurs répartis sur Lugarde et Marchastel. Premier achat : un épandeur à fumier. Aujourd’hui, hormis le matériel de fenaison, le parc matériel de la Cuma - qui compte 42 agriculteurs sur un territoire couvrant le pays Gentiane - est quasiment exhaustif, intégrant également un fendeur de bois. 
Les deux Cuma voisines, qui travaillent ensemble (en inter-Cuma aussi avec celle de Rignac), affichent une même priorité donnée à l’économie locale. “On ne fait pas faire 100 devis, ce qui compte c’est de faire marcher les fournisseurs locaux, que l’argent du canton reste au canton !”, soutient David Durand. Toutes deux incarnent de fait la dynamique cumiste qui ne de dément pas dans le Cantal et que la jeune génération alimente à son tour.

(1) Fonds cofinancé par l’UE, la Région, les Départements, et les Agences de l’eau.

Lire aussi : /Il y aura des chauffeurs-mécaniciens dans les Cuma demain

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