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Face aux évolutions des élevages, une adaptation de l’offre vétérinaire
Un partenariat éleveur – vétérinaire en (r)évolution : une adaptation du schéma face aux nouveaux besoins

La 10ème journée annuelle GDS Creuse/GTV23 s’est penchée sur l’évolution du positionnement du vétérinaire afin de répondre pleinement à la nécessaire approche collective du troupeau.

En conclusion de son intervention à la 10ème journée GDS Creuse/GTV23 du 24 novembre dernier, Vincent Chatellier indiquait concernant l’avenir de l’élevage (voir notre édition du 4 décembre) : « Néanmoins, le goût d’entreprendre et l’entretien de la passion du métier restent des points clés et doivent s’articuler autour d’une cohésion entre tous les acteurs, notamment le duo éleveur-vétérinaire, où un partenariat en amont doit être sollicité pour que chacun puisse partager ses connaissances et ainsi adapter ses méthodes en fonction des besoins ».

Une mise à disposition de services à visée d’approche collective du troupeau de plus en plus indispensable et pertinente, un axe majeur d’action de GDS Creuse

C’est dans cet esprit que Didier Guérin, directeur de GDS Creuse, a ouvert cette journée. Il a rappelé que la mise à disposition de services à visée d’approche collective du troupeau devenait de plus en plus indispensable et pertinente. Afin de répondre à cette exigence, la maîtrise sanitaire globale du troupeau représente un axe majeur d’action de GDS Creuse initié depuis le début des années 2000. Les évolutions réglementaires, comme la visite sanitaire obligatoire et le bilan sanitaire volontaire qui sont issues des préoccupations du consommateur-citoyen, ont renforcé ces nécessités et fourni des outils. Au delà de l’épizootie de fièvre catarrhale qu’il a fallu gérer en urgence, il est impératif, aujourd’hui, de reprendre la démarche engagée.

Des besoins « éleveurs » qui évoluent…

En entame de cette journée, Pierre Mathevet, du laboratoire Merial qui a mis en place un observatoire des attentes des éleveurs, nous a fait part de leurs besoins tels qu’ils sont exprimés dans ces enquêtes successives et leur évolution. Parallèlement, il a indiqué quelles orientations devraient prendre les structures vétérinaires pour répondre à ces attentes. Il est observé une évolution très rapide du monde de l’élevage, passée mais aussi à venir (restructuration du secteur laitier, augmentation de la taille des élevages allaitants). Parallèlement, une remise en cause du vétérinaire « traditionnel » existe avec des demandes en justification technico-économique de la prescription, en exigence sur la qualité du service.

...une (r)évolution de la relation « éleveur-vétérinaire » nécessaire…

L’ensemble de ces éléments militent pour un partenariat « éleveur-vétérinaire » qui s’oriente sur une approche plus collective avec une relation contractuelle basée sur du conseil. Cela représente une profonde évolution, voire une révolution, pour nombre d’éleveurs ou vétérinaires. Pour être efficace, cette (r)évolution doit être parallèle au sein du couple vétérinaire-éleveur. Cela implique que l’éleveur n’hésite pas à demander à son vétérinaire et que le vétérinaire sache indiquer à son client qu’il est prêt à rentrer dans cette démarche. Les perturbations générées par la crise fièvre catarrhale illustrent de manière forte cette nécessité d’un dialogue approfondi entre le vétérinaire et chacun de ses éleveurs en prenant en compte la diversité des situations et des besoins.

...qui passe, pour le vétérinaire, par une meilleure connaissance de ses clients

Identifier les besoins, adapter son offre et son discours en fonction de chacun car chaque client est différent sont essentiels pour la réussite de cette nouvelle relation. Par exemple, l’enquête menée par MerialL montre que 40 % des éleveurs sont intéressés par des sessions de formations. Cet intérêt s’avère supérieur chez les jeunes. De ces consultations ressortent également les valeurs partagées par la grande majorité des éleveurs, à savoir :
- la confiance, d’où la grande sensibilité aux changements et la nécessité d’un dialogue approfondi avec une forte écoute lors de toute modification subie ou proposée ;
- le professionnalisme, avec un travail sérieux et bien fait d’où la nécessité de validation des résultats demandant des bases objectives (ex : comptes-rendus de visite soignés) ;
- l’amélioration avec des objectifs et des critères d’évaluation variables selon les éleveurs. D’où des propositions avec des objectifs clairs, précis et mesurables accompagnées de suivis et d’évaluations régulières ;
- l’organisation du travail et la gestion du temps du fait d’activités multiples souvent chronophages qui sont donc à prendre en compte avec un respect mutuel des contraintes d’organisation au quotidien.

Mais, parallèlement, chacun a ses valeurs propres. Cela demande qu’elles soient exprimées et écoutées pour être prises en compte et ainsi pouvoir proposer un service pleinement efficace et reconnu par chacun.

Les outils de GDS Creuse à disposition des vétérinaires et éleveurs

Au cours de son exposé, Didier Guérin a rappelé le schéma de fonctionnement général départemental. Selon les remontées des éleveurs et vétérinaires et en fonction de l’actualité sanitaire, GDS Creuse et le GTV23 déterminent les actions collectives à mener, construisent le plan d’action, l’exposent aux vétérinaires (journée annuelle, classeur de liaison GDS Creuse – vétérinaire, etc.) et aux éleveurs (articles, GDS Creuse Mémo, réunions, etc.). Des aides sont apportées par GDS Creuse qui effectue également une synthèse collective pour un retour à chaque vétérinaire et éleveur. Les objectifs généraux de ces plans sont de permettre une approche globale d’une problématique avec l’éleveur en prenant le temps d’en discuter, mettre en place le plan sur la durée (compte-rendu écrit), suivre l’évolution (accompagnement vétérinaire), se servir des modules existants (IBR, BVD, paratuberculose, diarrhées néonatales, introductions, avortements, parasitisme…). Depuis 2006, GDS Creuse propose les formations éleveur infirmier. Seize sessions ont déjà été réalisées (plus de 200 éleveurs y ont participé). Le ressenti de la part du partenariat éleveur-vétérinaire est très positif. Cet outil répond aux demandes de formation des éleveurs, renforce l’efficacité et la sécurisation de l’utilisation du médicament vétérinaire dans le cadre de la relation formalisée éleveur-vétérinaire, tout en répondant aux dispositifs réglementaires. Un nouveau cycle est programmé et est à disposition.

Pour une approche sanitaire globale à la fois technique et économique

Dans son exposé, Vincent Chatellier a montré « l’efficacité variable » des exploitations en indiquant qu’il convenait d’analyser les raisons de ces différences notables et d’informer et accompagner les éleveurs afin qu’ils améliorent leurs résultats. Malgré le faible impact des frais sanitaires dans la totalité des charges, la gestion sanitaire du troupeau peut avoir des conséquences importantes. Chaque éleveur demande une production conforme à ses objectifs avec un minimum de problèmes sanitaires, des animaux soignés à un coût maîtrisé et être en règle avec la réglementation. GDS Creuse et GTV23 ont élaboré des outils pour répondre à ces demandes qu’ils veulent mettre en œuvre avec les vétérinaires praticiens. GDS Creuse demande de l’application et de l’implication dans la mise en place et le suivi (introductions, prophylaxies, plans d’assainissement et de prévention…) avec un retour individuel et collectif pour un partenariat pleinement efficace pour l’éleveur alliant l’expertise sanitaire collective de GDS Creuse et l’expertise individuelle (au niveau de l’animal mais aussi du troupeau) du vétérinaire. La mise en œuvre de ces outils s’inscrit dans les principes fondamentaux suivants : une approche globale à la fois technique et économique, une promotion et une rémunération du conseil avec un conseil de qualité et utile et un gain économique rapide et durable.

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