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Un Cantalien pour juger les rouges du Nord

Laurent Dupuy : l'éleveur de Mezergues à Marmanhac a déjà jugé une trentaine de concours prim’holstein en France et à l’étranger. Lundi, il officiera pour la rouge flamande à Paris.

Juger des rouges du Nord à Paris, une reconnaissance et un honneur pour Laurent Dupuy.
© Patricia Olivieri

Laurent Dupuy ne compte plus le nombre de concours prim’holstein qu’il a jugés en France et à l’étranger depuis son premier en 2006 : une trentaine de départementaux, plusieurs régionaux, Aquitanima, Saint-Étienne, Ath by night en Belgique, mais aussi Paris en 2019... Le frisson du ring du Salon de l’agriculture, il le connaît bien : c’est là que Red Hot, sa vache star aujourd’hui pré-retraitée, y a été sacrée championne réserve à deux reprises avant de toucher au graal, élue grande championne. Un ring qu’il retrouvera le 24 févier avec une mission inédite : juger le concours de la race rouge flamande, lui le Cantalou de Marmanhac. 

“J’avais été invité à juger un départemental prim’holstein à Le Quesnois dans le Nord, un concours où il y avait aussi des rouges flamandes, la race m’avait alors demandé d’officier aussi pour les rouges. Même si j’appréhendais ça s’est très bien passé et depuis ils me sollicitent pour juger Paris, j’ai accepté cette année parce que je ne présentais pas de prim’holstein au Concours général agricole”, retrace l’éleveur de Mezergues, heureux de cette confiance renouvelée. 

Être cohérent et expliquer ses choix 

À quelques jours de l’évènement, malgré cette responsabilité, aucun stress pour Laurent qui, dès qu’il pose le pied sur la sciure du ring, se sent pleinement dans son élément. “Je suis quelqu’un de réservé mais dès que je suis au milieu des vaches, j’oublie tout ce qui se passe à côté”, explique-t-il. Juger une autre race que celle qu’on élève ? “Dans toutes les races laitières, on cherche la même chose, la qualité du pis, des pattes...” Et fort de près de 20 ans d’expérience, comme compétiteur ou juge, l’éleveur fait confiance à sa ligne de conduite, quand bien même il sait que son avis ne fera jamais l’unanimité : “Chacun a sa sensibilité mais l’essentiel quand on juge, c’est d’être cohérent, carré, en mettant en avant toujours le même type d’animal, et surtout, d’expliquer ses choix.” La clé de sa reconnaissance au fil des années lui qui constate que le niveau des animaux a progressé partout et que souvent, c’est sur les détails de préparation que se font les arbitrages. 

“Force laitière” et classe 

Sa vache idéale ? Elle doit conjuguer plusieurs critères, produire évidemment, avec des qualités morphologiques relevées : “Il faut qu’elle ait de bonnes mamelles, gage de longévité, de bonnes pattes pour la pâture, qu’elle vieillisse bien, qu’elle soit agréable à traire”, liste Laurent Dupuy pour qui un autre paramètre est déterminant, la “force laitière”. “C’est le compromis entre la finesse (son caractère laitier) et sa largeur : plus elle est large du poitrail - où se situe son “moteur” (cœur, poumons) - mieux c’est”, détaille l’expert. Et puis il est des critères qui ne s’expliquent pas : le petit truc en plus, la classe. 

L’égérie Red Hot 

À ses yeux, Red Hot n’est pas loin de réunir tous ces prérequis, elle qui a raflé les titres à Paris donc mais aussi à Cournon (championne en 2022), au National de 2017 (championne réserve), médaille de bronze au concours européen de Libramont,... “Mes plus belles vaches de concours descendent d’elle” - Rosette (championne à Cournon, Salinoise discrète, grande championne également au Sommet malgré une queue amputée suite à un accident...), Jet Set (Grande championne de Cournon) -, souligne son propriétaire tout aussi fier d’Elora (sans lien avec Red Hot), désignée grande championne génisse européenne et vendue à un éleveur espagnol. Sevré de concours en raison de difficultés de main d’oeuvre sur l’exploitation, Laurent, compétiteur invétéré, n’aspire qu’à en reprendre la route. Deux de ses vaches ont ainsi été présélectionnées pour Vaches en piste à la Roche-sur-Foron fin mars, avant les Miss laitières du Cantal. “Forcément ça me manque, c’est mas passion mais ça demande tellement de temps et c’est difficile aujourd’hui de trouver quelqu’un de compétent pour déléguer le travail sur l’exploitation, heureusement mon frère m’aide et j’ai de super voisins”, salue l’éleveur dont le rêve serait d’avoir davantage encore de “belles vaches” à proposer à ses confrères.

De Saint-Mamet à l'équipe de France 


Son premier concours, c’est à 15 ans qu’il y a fait défiler Joyeuse, en 1998 au comice de Saint-Mamet. “J’ai toujours été passionné de génétique et très tôt, mon père m’a laissé la main sur les accouplements”, expose Laurent Dupuy dont la rencontre avec Thierry Gauthier, alors commercial et lui aussi passionné, va être déterminante. Ce dernier lui confie la préparation d’animaux et ses pour des concours de prestige : Vérone, Crémone, Swiss Expo... Laurent prend le relais avec ses propres animaux, enchaîne les Départementaux, monte à Paris en 2004 avec Vérona, première vache de la ferme à dépasser les 60 kg/jour. Autre consécration pour le Cantalien : l’aventure en équipe de France prim’hostein, à Fribourg en 2013, Colmar en 2016, Libramont en 2019, avec un rôle clé, celui responsable de l’alimentation des concurrentes tricolores.

 

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