Union Aubrac
Travailler la race aubrac pour les jeunes et l’avenir
L’Union aubrac tenait son assemblée générale à Chaudes-Aigues avec une forte participation pour la dernière du président sortant, Yves Chassany.
L’Union aubrac tenait son assemblée générale à Chaudes-Aigues avec une forte participation pour la dernière du président sortant, Yves Chassany.

La race aubrac va changer de président
Vendredi 8 août, Chaudes-Aigues accueillait l’assemblée générale de l’Union aubrac. Cette année, les adhérents étaient venus en nombre pour assister aux travaux et à la dernière séance sous la présidence d’Yves Chassany.
Visiblement l’Union aubrac n’avait pas connu une telle affluence depuis fort longtemps et beaucoup étaient là avec les pouvoirs des absents. Après dix ans à la tête de l’instance raciale, l’éleveur de Saint-Rémy-de-Chaudes-Aigues avait annoncé son départ pour “laisser la place à une nouvelle énergie et de nouvelles idées” (voir notre édition du 6-9 août). Le vice-président Alain Durand mettait en lumière quelques qualités de son collègue.
Son engagement sans relâche, sa disponibilité, sa capacité à mener de main de maître les conseils d’administration et à captiver le public pour défendre et montrer que la race aubrac est à sa place." Alain Durand, à propos d'Yves Chassany.
"Tu as été soucieux de l’avenir et l’arrivée de jeunes était ta fierté. Tu as su marquer ta place parmi nous dans le respect du collectif”, relevait-il. À son tour, Yves Chassany remerciait les éleveurs pour leur confiance, Henri Peyrac, son prédécesseur, et enfin “ma famille, qui m’a permis de vivre une telle expérience”.
Un nouveau président à l’automne
Si, bien entendu, un nom était pressenti pour prendre la succession, il faudra toutefois attendre l’automne pour connaître celui du nouveau président. En effet, d’autres administrateurs -hormis Yves Chassany- se sont également mis en retrait pour l’élection du tiers sortant du conseil d’administration. Neuf éleveurs, pour huit postes, étaient candidats. Originaires de l’Aveyron, du Cantal, de la Lozère, du Puy-de-Dôme et de l’Allier, tous faisaient profession de foi de leur passion pour la race et de leur volonté de servir son développement.
Ont été élus : Anthony Barriol, Yannick Pascal et Alain Modenel, tous les trois élus sortants, et Mathieu Causse, Thibaut Dijols, Xavier Poudevigne, Patrick Solignac et Émilien Soulenq.
Développement racial

Pour la partie statutaire, Anthony Barriol donnait les chiffres du bilan financier pour l’année 2024 que détaillait ensuite le président Chassany. Il apparaît un excédent reporté pour 2025 de 145000€. Il est en partie dû à une baisse de charges de personnel ponctuelle du fait de certains départs, et matérielles notamment sur l’entretien du parc automobile. Ces économies ne devraient pas se poursuivre avec un renforcement de l’équipe technique.
Le budget prévisionnel 2025 s’élève à 742 257 €. Si la subvention de la Région Aura est conséquente avec 95 000 € et le Pacte Cantal, celle d’Occitanie se réduit d’année en année pour atteindre 55 000 €. “Nous devons faire avec alors que nos besoins pour le développement de la race - études, sélection, conseils aux éleveurs - sont conséquents et nécessaires pour préparer l’avenir”, signalait Yves Chassany.
271000 aubracs inscrites
Avec désormais 271 000 vaches et une forte croissance des cheptels hors berceau, l’Union aubrac devrait cette année passer les 700 adhérents. Malgré les difficultés sanitaires, les exports ont concerné 26 mâles et 206 femelles principalement vers l’Europe centrale avec en tête la République tchèque, la Bosnie et la Hongrie, mais aussi à destination de l’Irlande et de la Belgique.
C’est une progression constante enregistrée depuis 25 ans avec un doublement des effectifs sur cette période. Ce qui ne va pas sans une réflexion pour l’Union aubrac sur le positionnement de la race pour répondre aux enjeux du changement climatique et du remplacement des générations. L’installation de jeunes est la garantie de territoires vivants et la participation de l’aubrac à l’élevage français. Au vu des chiffres de sa croissance, l’aubrac semble remplir les conditions nécessaires pour répondre au double enjeu et dévoiler des atouts pour de jeunes candidats au moment de faire leurs choix tant sur le plan économique que sociétal.
Plus ou moins de rusticité raciale ?
Doit-on garder à l’aubrac son format actuel de rusticité qui en fait son succès (adaptabilité, facilité de vêlage...) au risque d’être moins performante en production bouchère vis-à-vis de certaines de ses concurrentes ? Certaines réflexions en fin d’assemblée révélaient l’ampleur du débat suite aux différentes présentations techniques en “recherche et développement”.
Dans le contexte actuel, certaines races reviennent en arrière pour retrouver un peu plus de rusticité et de résilience.” Yves Chassany et Cyril Leymarie, président et directeur de l’Union aubrac.
Et d'évoquer les pistes d’amélioration proposées sur la maîtrise des gabarits, la fiabilité de la généalogie, la capacité laitière, l’alimentation, le croisement charolais alors que cette pratique est en baisse constante chez de nombreux éleveurs.
“La race aubrac, qui était en danger il y a 50 ans, présente aujourd’hui de nombreux atouts que nous devons défendre humblement et avec la modestie de nos moyens”, remarque le président Chassany.
L’idée serait d’avoir une vache avec du lait et de l’épaisseur sans pour autant tomber dans les extrêmes. Et pour reprendre le propos entendu ce vendredi-là à Chaudes-Aigues, “encore faudra-t-il savoir si tout le monde est d’accord pour rester dans la race qui nous a été léguée par nos parents...”