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Élevage laitier
Robot et pâturage : mission possible !

Le robot de traite ne rime pas forcément avec stabulation intégrale. À Vic-sur-Cère, éleveurs et techniciens ont partagé conseils et pratiques pour allier technologie, pâturage et efficacité. 

nombreuses personnes autour d'un robot de traite.
Une journée en deux temps : une réunion en salle puis une visite sur le terrain, au Gaec Puech-Laborie. 
© Cantal conseil élevage

Le robot de traite, véritable ovni dans les élevages il y a une quinzaine d’années, se démocratise. Reste une équation pour les éleveurs des zones herbagères : comment conjuguer robot et pâturage ? 

Lundi 17 mars, une vingtaine d’éleveurs laitiers ont assisté à Vic-sur-Cère à une réunion d’information organisée par Cantal conseil élevage et Optilait. Déjà équipés ou en réflexion sur l’acquisition d’un robot de traite, ils ont pu échanger avec les techniciens des Chambres d’agriculture du Cantal et de l’Aveyron, ainsi qu’avec des conseillers et des experts en alimentation.

Un robot pour gagner   

Pour beaucoup, la motivation première à s’équiper est liée à la retraite des parents. Mais avant de se lancer, Cantal conseil élevage propose de répondre à la question : “Est-ce possible ?” Si la configuration du parcellaire le permet, les porteurs de projet bénéficient d’un accompagnement progressif, avec un rappel des étapes de mise en service entre six mois et un mois avant l’installation. 

Lire aussi : "S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

Une fois le robot opérationnel, un suivi technique est proposé, incluant la collecte d’échantillons et l’analyse des données.Parmi les 60 éleveurs adhérents au contrôle laitier et équipés de robots, 35 réalisent dix contrôles par an, contre six pour les 25 autres. 

“Ces systèmes concernent en moyenne 70 vaches par élevage, avec une production de 8 285 kg de lait par tête" Floriane Clerc, animatrice technique à Cantal conseil élevage. 

“En comparaison, les éleveurs en salle de traite traditionnelle ont des troupeaux plus réduits de 48 vaches en moyenne avec une production moindre de 6 397 kg par vache.” L’impact du robot sur la qualité est neutre en matière de cellules. Le seul risque, c’est celui du butyrique, “mais il est avant tout lié aux fourrages”, expliquent les techniciens. La réussite ne dépend pas de la marque du robot, mais bien l’organisation. Vincent Mouysset, spécialiste en traite robotisée à la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, souligne trois critères clés : motivation de l’éleveur et des vaches (à stimuler), saturation du robot et accessibilité des pâtures.  

L'accès au robot

“Un bon aménagement fait toute la différence”, insistent les intervenants. Cela peut impliquer  des investissements complémentaires : amélioration des chemins, installation de portillons anti-retour et/ou de portes de tri, gestion de l’abreuvement... Pour un pâturage efficace, il faut veiller à l’appétence des prairies : choix des espèces, stade de pousse, rotation rapide des paddocks, etc. 

Le pâturage tournant dynamique optimise la gestion de l’herbe. Il permet également de réduire les coûts alimentaires en diminuant la dépendance aux fourrages stockés et aux concentrés et le bien-être animal est renforcé grâce à un accès constant à une herbe fraîche. Cette pratique nécessite des chemins en bon état pour éviter les boîteries. Moins coûteux que des axés bétonnés (35 €/m2 réalisés par une entreprise), les chemins empierrés (avec du caillebotis de récupération par exemple), facilitent la circulation des vaches entre les pâturages et le bâtiment. 

Après l'installation du robot

Si 50 % des éleveurs conservent un pâturage identique après installation du robot, d’autres le réduisent et 17% y renoncent totalement.  Et tout en bâtiment ? Hors AOP, le pâturage n’est pas une obligation. À Prunet, Jean-Marc Brunhes pensait initialement faire sortir ses vaches. Mais une route séparant la ferme en deux compliquait l’organisation. Après deux mois en bâtiment, il a constaté que le troupeau s’adaptait parfaitement. “On est resté comme ça”, explique-t-il. Résultat : la production a bondi de 500000 à 810000 litres, toujours avec 70 vaches. Dans tous les cas, l’éleveur doit aussi savoir lâcher prise. “Il ne faut pas courir nuit et jour après toutes les alarmes”, rappelle Vincent Mouysset. “Les plus sérieuses ne se déclenchent qu’une ou deux fois par an, si l’entretien est bien fait”, témoignent ceux qui sont déjà équipés.    

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