Renaissance de la vigne à Lavoûte-Chilhac
À Lavoûte-Chilhac, un projet de vigne prend corps. Alors que les ceps devraient prendre place en 2026, la communauté de communes des Rives du Haut Allier prépare les parcelles et s'apprête à contacter les viticulteurs exploitants potentiels.
À Lavoûte-Chilhac, un projet de vigne prend corps. Alors que les ceps devraient prendre place en 2026, la communauté de communes des Rives du Haut Allier prépare les parcelles et s'apprête à contacter les viticulteurs exploitants potentiels.
Il fut un temps où la Haute-Loire était une terre viticole... Les vestiges de cette culture très ancienne sont d'ailleurs encore très largement visibles sur certains versants en pente et envahis par les ronces et autres arbustes. Et quand on y regarde de plus près, on aperçoit de solides murets en pierres sèches qui dessinent des terrasses planes autrefois cultivées en vigne ou en arbres fruitiers. Pendant plus d'un siècle, c'était à peu près tout ce qu'il restait de cette activité agricole. Mais depuis quelques années, la vigne réapparaît çà et là dans le paysage de notre département. Une dizaine de viticulteurs se sont installés à titre individuel et des projets viticoles portés par des collectivités prennent vie notamment dans la vallée de l'Allier et plus exactement dans la vallée de la Ribeyre (entre Brioude et Langeac) traditionnellement viticole.
Projet 'carte postale'
Après la vigne communautaire de Villeneuve d'Allier, la communauté de communes des Rives du Haut Allier s'est lancée en 2022 dans un projet viticole à Lavoûte-Chilhac. Ce projet a fait l'objet d'une présentation le jeudi 30 mai. "Il s'agit de réimplanter de la vigne sur la Côte du bois qui surplombe le village ; sur des parcelles structurées en terrasses aujourd'hui à l'abandon et gagnées par les broussailles. L'objectif est de faire un projet 'carte postale' de la vigne à Lavoûte, qui a récemment reçu le label du plus beau village de France" explique Joseph Laurent du service Économie de la communauté de communes.
L'idée est de proposer aux propriétaires de ces parcelles la signature d'un bail emphytéotique avec notre collectivité pour une durée de 33 ans. Après un travail d'explication conduit auprès de chacun d'eux notamment avec l'aide du regretté Jean-Michel Marcet, 1er adjoint de Lavoûte, ce sont une quinzaine de propriétaires (soit 75 % des personnes concernées) qui se sont engagés dans le projet ; il reste encore à convaincre les 25 % restants... Les baux emphytéotiques qui portent à ce jour sur une surface de 70 ares devraient à terme s'étendre sur 1,5 ha.
Si aucune vigne n'a encore été plantée sur le site (partie haute de la Côte du bois, seule partie pouvant être exploitée), une vaste opération de défrichage a été réalisée à l'automne 2023-hiver 2024 par l'intermédiaire d'un chantier d'insertion. "Nous avons alors découvert des murets en pierres en bon état et des surfaces plutôt planes dotées d'un bon écoulement des eaux. Il restera à procéder à des dessouchages, à travailler la terre et à casser la roche qui affleure à certains endroits ; des tâches qui sont assumées financièrement par la communauté de communes ".
Appel aux viticulteurs du secteur
La prochaine étape du projet consistera à prendre contact avec les vignerons du secteur probablement via un appel à manifestation d'intérêt ; car ce sont eux qui, une fois les parcelles remises en état, exploiteront les vignes. Si le projet n'a pas encore défini le type de vignes qui seront implantées, Joseph Laurent confirme que le choix se portera sûrement sur des cépages historiques (type Pinot noir, Gamay, Viognier...), que l'on conserve soigneusement à St Ilpize au Musée Conservatoire des Cépages de la Ribeyre ; des hybrides plus résistants pourraient également les séduire. La communauté de communes entend faire une demande de droits de plantation en 2025 pour une plantation effective des pieds de vigne en 2026. Il faudra ensuite faire preuve de patience pour goûter le vin de la Côte du bois, puisqu'il faut compter 4 années pour que les vignes procurent une récolte optimale.
Joseph Laurent tient à préciser que l'exploitation de ces nouvelles parcelles ne concurrencera pas les autres activités agricoles en matière de foncier, puisque la vigne est installée sur des terrains non exploités.