Aller au contenu principal

Manger local, pour ouvrir à d’autres sensibilités et limiter le gaspillage alimentaire

En cuisine, à l’Eréa Albert-Monier d’Aurillac, Fabrice Salabert se plaît à valoriser des produits locaux pour confectionner des plats complets et équilibrés.
 

Un produicteur et des élèves en train de manger autour d'une table.
Benoît Théron, dont les butternuts et pommes de terre ont été servis aux élèves, est allé à leur rencontre lors du repas de midi, préparé par Fabrice Salabert.
© M. V.

Ce midi à la “cantoche”, c’est charcuterie de chez Teil (Cantal Salaisons), du bœuf salers de chez Covial, du poulet venu du Gaec de Vabres à Lacapelle-Viescamp, du butternut rôti et des pommes de terre persillées du Gaec élevage Théron de Roannes-Saint-Mary, du cantal du Gaec de Vézac et des yaourts de la ferme du Bru (Gaec des côteaux). De quoi savourer un repas 100 % local dans le self de l’Érea Albert-Monier d’Aurillac où les élèves se resservent allègrement, notamment en saucisson et en fromage…


Équilibré et local


Depuis deux ans, l’établissement d’enseignement adapté a opté pour le repas à l’assiette afin de limiter le gaspillage alimentaire et déjà, les premiers signes d’amélioration sont visibles selon Aurélie Faure, secrétaire générale : “On observe moins de 30 g de déchets par plateau.” Un joli score quand on sait que le midi, le service unique accueille quasiment 150 élèves de l’Érea, mais aussi du Centre de formation omnisports (CFO) d’Aurillac ; et le soir, une vingtaine d’internes et une trentaine d’étudiants du lycée Saint-Géraud. Une autre initiative pourrait ainsi contribuer à réduire encore ce grammage : investir sur la qualité des matières premières car plus c’est bon, moins c’est jeté.
En septembre 2023, l’Erea franchit le pas de s’inscrire dans la démarche Consocantal en passant ses commandes via le site Agrilocal. “On essaye de sensibiliser nos jeunes au fait de manger équilibré. Ils viennent d’environnements familiaux où ce n’est pas toujours facile de bénéficier de bonnes choses. Donc maintenant, on souhaitait intégrer le local”, poursuit la gestionnaire. Et déconstruire quelques idées reçues, comme “le bio, c’est dégueu ! Pareil pour le butternut, certains n’en ont jamais goûté”. D’où la présence de producteurs cantaliens jeudi 30 janvier au self, “pour ouvrir à d’autres sensibilités”(1).


Cette décision a de quoi ravir le chef de cuisine, Fabrice Salabert : “Je suis un peu chauvin, chez nous il y a de très bons produits qui ne demandent qu’à être valorisés.” Ça, c’est son travail et ça lui plaît : “Il n’y a rien de tel qu’une bonne viande de salers de chez nous ! On a tout ici ! Le seul frein, c’est le budget…”
Là encore, c’est une question de chiffre : il faut arriver à cuisiner un repas complet et équilibré pour moins de…2,20 € par élève ! Un tour de force qui nécessite de saisir toutes les opportunités commerciales, comme les produits à dates plus courtes donc vendus à moitié prix… “Si on fait des bons coups, on peut se rattraper et acheter de la meilleure qualité un peu plus chère.” Comme par exemple ces oreilles de cochon à prix cassé dégotées chez Teil, frites et incorporées dans une salade par Fabrice Salabert et savourées par des élèves qui n’en savaient rien… “Ils auraient été réfractaires s’ils avaient su que c’était des oreilles de cochons !”, en rigole encore le chef.
L’établissement profite également de la location de ses locaux pour de l’hébergement (Union des sociétés de musique - UDSM du Cantal, tournage de film,…) pour dégager des rentrées d’argent supplémentaires qui permettent de faire quelques extras sur le budget de la restauration. “Certains repas coûtent plus que d’autres mais on essaye de lisser tout ça sur l’année, sachant que des élèves sont en stage à certaines périodes de donc il y a moins de monde à restaurer”, complète Aurélie Faure, qui valide les bons de commande Agrilocal et assure le suivi budgétaire.
L’Erea travaille avec une dizaine de producteurs, et “nous espérons monter en puissance progressivement et proposer 15 à 20 % de produits locaux d’ici l’an prochain. Sur le papier, ça fait peu mais ça demande beaucoup d’efforts, concède-t-elle, notamment en gestion administrative et en manutention. Il faut également assurer la quantité des produits, c’est un très gros travail aussi pour les producteurs”.

(1) Un premier repas 100 % local avait été proposé en début d’année scolaire, avec notamment une distribution de flyers pour informer les élèves sur ConsoCantal et Agrilocal.

Les plus lus

Alice Mulle et ses chèvres Saanen
Un élevage caprin équilibré pour les deux associés de Nogardel

Pour Alice Mulle et Antonin Michaud-Soret, qui ont repris la ferme familiale à la suite des parents d’Antonin, leur système…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Le burger fermier de Benoît Lafon

Saveur d'Ayvals - À bord de son food-truck, Benoît Lafon, éleveur salers à Jussac, sillonne tout l’été les marchés de pays et…

40 ans, anniversaire équipe Sodiaal, camion, ramassage de lait, usine LFO de Saint-Mamet
Saint-Mamet : Les Fromageries occitanes fêtent leurs 40 ans

Anniversaire - Société du groupe Sodiaal, Les Fromageries occitanes ont écrit l’histoire en Châtaigneraie en 1985. Quatre…

Nicolas Cussac sur son exploitation.
Photovoltaïque : pour une maîtrise des coûts de l’électricité sur l'exploitation

Pour maîtriser sa facture d’électricité, le Gaec Cussac La Chaumette s’est converti au photovoltaïque et au chauffe-eau…

Face à la DNC, les éleveurs du Puy-de-Dôme sont appelés à fermer les portes de leur exploitation

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) continue de se propager en Savoie et Haute-Savoie. DDPP, GDS et les vétérinaires…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière