Aller au contenu principal

Fourrage
L'irrigation des fourrages vaut-elle le coût ?

Le projet Prair'Irr conduit durant trois ans par Arvalis avec l'objectif d'évaluer l'impact de l'irrigation sur des espèces fourragères a rendu ses premiers résultats.

© Réussir

La succession des périodes de sécheresse ces dernières années interroge sur le recours à l'irrigation pour la production de fourrage et le maintien de l’autonomie des exploitations. Avec son projet Prair'Irr, Arvalis a évalué l'efficience de l'eau sur diverses espèces. Cinq exploitations d'Auvergne-Rhône-Alpes et trois stations Arvalis (en Rhône-Alpes et dans l'Ouest) ont servi de support au dispositif expérimental pour mesurer qualitativement la réponse à l'eau de la luzerne, du ray-grass et de la fétuque élevée et l'incidence de l'irrigation sur leur qualité. D'après les premiers résultats, l'irrigation n’a pas d’impact significatif sur les valeurs alimentaires et aurait une incidence positive sur le potentiel de rendement des fourrages.

Détails des résultats

Le dispositif expérimental d'Arvalis a été conduit à la fois en microparcelles et parcelle agriculteurs. Dans le cas des microparcelles, quatre régimes hydriques ont été appliqués : irrigation à l’ETM avec pilotage par sondes tensiométriques, irrigation à 130 % ETM*, stressé avec seulement 50 % ETM et enfin un témoin non irrigué. Pour chaque espèce, les partenaires et agronomes d'Arvalis ont évalué les rendements à chaque fauche pour chaque espèce ainsi que leur composition chimique et leur valeur alimentaire.

Chez les agriculteurs, seule l'irrigation sur luzerne a été expérimentée avec trois modalités, similaires à celles pratiquées en microparcelles.

En luzerne, l'efficience de l'eau** d'irrigation moyenne est de 23,5 kg MS/mm/ha. La comparaison par campagne (2022, 2023 et 2024) montre une dégradation de ces résultats sur la troisième année, après une augmentation la seconde. Il est également noté un impact marqué du régime hydrique sur le peuplement avec un nombre de tiges et de pivots décroissant sur la modalité la plus irriguée (130%ETM). L'expérimentation montre également un maintien du rendement de la luzerne irriguée au fil des coupes contrairement à la modalité témoin où le rendement décroche dès la seconde coupe. Dans les parcelles suivies chez les agriculteurs, les luzernes irriguées offrent en moyenne de meilleurs rendements que le témoin.

Concernant la fétuque, les essais montrent une importante variabilité de l'efficience de l'eau. Celle-ci est en moyenne de 20,6 kg MS/ha/mm. Comme pour la luzerne, l'irrigation de la modalité la plus irriguée (130% ETM) de l'année précédente impacte le potentiel de rendement de la première coupe. 

A lire aussi : Les réseaux d'irrigation ouvrent progressivement depuis le 1er avril

Enfin, le ray-grass hybride, là encore l'efficience de l'eau est très variable selon les modalités (en moyenne 18,1 kg MS/ha/mm). L'irrigation maintient les rendements au fil des coupes mais ne permet pas de conserver le RayGrass sur plusieurs campagnes.

Au regard de ces résultats, Arvalis a évalué le coût de l'irrigation en prenant un prix de l'eau d'irrigation de 1€/mm (barème national). La tonne de MS/ha supplémentaire gagnée en luzerne reviendrait aux alentours de 42,5€, en fétuque à 48,5€ et 55,2€ pour le ray-grass.

Mélodie Comte

*Évapotranspiration maximale

** gain de biomasse par mm d'eau d'irrigation

Les plus lus

Claude Aguttes présente la statue de la vierge.
Le mobilier du château du Sailhant sera vendu aux enchères

La maison Aguttes s’occupe de la vente aux enchères du mobilier du château du Sailhant sur la commune d’Andelat. Une vierge du…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

Quel sera le futur de la Commanderie templière ?

La commanderie templière de Celles sort d’une longue léthargie grâce à la passion de Claude  et Bernadette Aguttes, ses…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Fondu de cloches !

Installé depuis peu dans le Cantal, Nicolas Schweiger y a retrouvé des airs de sa Suisse 
natale, mais surtout des…

dégâts grêle
10 jours après l'orage, conséquences en cascades pour les agriculteurs du Livradois

Après qu'une pluie de grêlons d'un diamètre de 12 cm ait frappé une dizaine de communes des environs de Bertignat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière