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L'irrigation des fourrages vaut-elle le coût ?

Le projet Prair'Irr conduit durant trois ans par Arvalis avec l'objectif d'évaluer l'impact de l'irrigation sur des espèces fourragères a rendu ses premiers résultats.

© Réussir

Irrigation des fourrages et autonomie face à la sécheresse

La succession des périodes de sécheresse ces dernières années interroge sur le recours à l'irrigation pour la production de fourrage et le maintien de l’autonomie des exploitations. Avec son projet Prair'Irr, Arvalis a évalué l'efficience de l'eau sur diverses espèces. Cinq exploitations d'Auvergne-Rhône-Alpes et trois stations Arvalis (en Rhône-Alpes et dans l'Ouest) ont servi de support au dispositif expérimental pour mesurer qualitativement la réponse à l'eau de la luzerne, du ray-grass et de la fétuque élevée et l'incidence de l'irrigation sur leur qualité. D'après les premiers résultats, l'irrigation n’a pas d’impact significatif sur les valeurs alimentaires et aurait une incidence positive sur le potentiel de rendement des fourrages.

A lire aussi : Les réseaux d'irrigation ouvrent progressivement depuis le 1er avril

Détails des résultats

Dispositif expérimental mis en place par Arvalis

Le dispositif expérimental d'Arvalis a été conduit à la fois en microparcelles et parcelle agriculteurs. Dans le cas des microparcelles, quatre régimes hydriques ont été appliqués : irrigation à l’ETM avec pilotage par sondes tensiométriques, irrigation à 130 % ETM*, stressé avec seulement 50 % ETM et enfin un témoin non irrigué. Pour chaque espèce, les partenaires et agronomes d'Arvalis ont évalué les rendements à chaque fauche pour chaque espèce ainsi que leur composition chimique et leur valeur alimentaire.

Résultats sur la luzerne : rendement et efficience de l’eau

Chez les agriculteurs, seule l'irrigation sur luzerne a été expérimentée avec trois modalités, similaires à celles pratiquées en microparcelles.

En luzerne, l'efficience de l'eau** d'irrigation moyenne est de 23,5 kg MS/mm/ha. La comparaison par campagne (2022, 2023 et 2024) montre une dégradation de ces résultats sur la troisième année, après une augmentation la seconde. Il est également noté un impact marqué du régime hydrique sur le peuplement avec un nombre de tiges et de pivots décroissant sur la modalité la plus irriguée (130%ETM). L'expérimentation montre également un maintien du rendement de la luzerne irriguée au fil des coupes contrairement à la modalité témoin où le rendement décroche dès la seconde coupe. Dans les parcelles suivies chez les agriculteurs, les luzernes irriguées offrent en moyenne de meilleurs rendements que le témoin.

Comportement de la fétuque face à l’irrigation

Concernant la fétuque, les essais montrent une importante variabilité de l'efficience de l'eau. Celle-ci est en moyenne de 20,6 kg MS/ha/mm. Comme pour la luzerne, l'irrigation de la modalité la plus irriguée (130% ETM) de l'année précédente impacte le potentiel de rendement de la première coupe. 

Réponse du ray-grass hybride à l’irrigation

Enfin, le ray-grass hybride, là encore l'efficience de l'eau est très variable selon les modalités (en moyenne 18,1 kg MS/ha/mm). L'irrigation maintient les rendements au fil des coupes mais ne permet pas de conserver le RayGrass sur plusieurs campagnes.

Analyse économique de l'irrigation par espèce fourragère

Au regard de ces résultats, Arvalis a évalué le coût de l'irrigation en prenant un prix de l'eau d'irrigation de 1€/mm (barème national). La tonne de MS/ha supplémentaire gagnée en luzerne reviendrait aux alentours de 42,5€, en fétuque à 48,5€ et 55,2€ pour le ray-grass.

*Évapotranspiration maximale

** gain de biomasse par mm d'eau d'irrigation

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