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Départemental chevaux lourds
Les chevaux de trait ont fait leur cinéma

Au concours départemental des chevaux de trait, les Allées sanfloraines ont accueilli ce week-end plus de 200 pouliches et poulinières représentant les races ardennaise, comtoise, bretonne et percheronne. 

Un éleveur de chevaux lourd conduit sa jument déguisé en Zorro.
Plus de 80 éleveurs ont participé à l’événement, qualificatif pour Cournon et pour les Nationaux respectifs des quatre races. Du côté de Saint-Paul/La Roquebrou, on avait tout misé sur Zorro...
© M. Varnieu

200 chevaux lourds en ville 

Autant d’animaux en plein cœur de ville, avec un accès gratuit pour le public, Michel, Laurence et Nathalie n’ont jamais connu ça ! Alors, dimanche matin à Saint-Flour, ils ont sorti leur téléphone portable pour immortaliser le concours départemental de chevaux de trait qui se déroulait sous leurs yeux, encore stupéfaits d’une telle initiative. 

“Saint-Flour n’est qu’une étape sur notre voyage vers le Midi. Nous nous promenions pour voir l’hôtel de l’Europe, où nous allions régulièrement et qui est aujourd’hui fermé. Et le hasard de notre promenade nous a menés ici”, explique Michel, impressionné, tout comme ses amies parisiennes, par “des chevaux tous magnifiques”. 

82 éleveurs sur les Allées

Au total, plus de 200 pouliches et poulinières appartenant à 82 éleveurs, dont près de la moitié bretonnes, retenues lors des concours locaux(1) ou directement en ferme, et dont les meilleures prendront la direction du Sommet de l’élevage et de leurs Nationaux respectifs. 

Le pari est donc gagné par les organisateurs, Les Traits du 15 et la municipalité sanfloraine(2), qui a relevé le défi de proposer une fête populaire autour de la filière de trait cantalienne. Et de fermer les Allées, pas une mince affaire ! “Mais le jeu en vaut la chandelle”, rassurait Jean-Luc Perrin, conseiller municipal (délégué au commerce et à l’artisanat) et président du comité des Foires et Marchés de Saint-Flour, accompagné de Frédéric Delcros, adjoint au maire en charge notamment de l’agriculture, et qui n’a pas hésité publiquement à annoncer que “l’expérience sera renouvelée”... 

Lire aussi : les chevaux de trait tiennent la barre

Une promesse que n’oublieront pas Thierry Lacombe et Jean-Christophe Guy, respectivement président et membre des Traits du 15, qui avaient également invité  d’autres races (bovines, ovines, camélidés...) pour installer une mini-ferme en plus. Séduit par la manifestation relayée à coups d’affiches mettant à l’honneur la famille trizacoise d’Alain Moulier, le public a répondu présent ces 16 et 17 août, malgré une chaleur qui donnait presque envie de se replonger une année avant, à Polminhac, où la pluie et les orages avaient accompagné la manifestation... 

La parole aux (très) jeunes éleveurs

Au micro pour animer l’événement, Thierry Lacombe n’a cessé de mettre en avant la jeunesse, à l’image du petit Clément, 3 ans, qui mène sa “Jojo”, et de tous les enfants d’éleveurs ou d’éleveuses venus en soutien de leurs parents au moment de faire défiler les chevaux. Lucie Breuil n’aurait manqué cet événement pour rien au monde. 

Sur l’exploitation de son papa, Sébastien, 80 salers côtoient des juments et la jeune fille de 20 ans s’est fait piquée par le virus du cheval de trait toute petite. À Saint-Flour, elle était là pour “donner un coup de main” et représenter l’association cantonale de Mauriac : “Nous ne sommes pas très nombreux donc les jeunes doivent être présents”, affiche-t-elle. Si elle travaille pour le moment dans le para-agricole, elle n’exclut pas de s’installer “à très long terme et d’avoir cinq-six juments de trait, des ardennaises. C’est une race qui nous passionne et nous berce depuis toujours”. 

Du côté de Joanna Guinot, ce sont plutôt les comtois qui l’ont séduite. À 13 ans, la collégienne leur voue une passion sans borne. À chaque instant libre, elle s’investit sur l’exploitation de Nicolas Chanson et Vanessa Izabel, du côté de Neuvéglise-sur-Truyère. À l’heure du repas, la Pierrefortaise veille sur les trois poulinières en concours du Gaec Entre Épie et Truyère : Mirabelle, Lily et Volka. Elles ont été sélectionnées lors du cantonal du 15 août mais ce week-end, les classements sont moins favorables. Pas de quoi entamer l’enthousiasme de la jeune fille.  

“De toute façon, ça dépend vraiment du jury. La preuve : Lily a terminé première à Chambernon et là, 6e sur 7...” Joanna Guinot, 13 ans, jeune éleveuse. 

Savon au lait de jument

Il n’empêche que l’occasion était belle de mettre en avant la production de savons au lait de jument du Gaec, une activité qui vient en sus des aubrac et des agneaux. “Je ne suis pas obligée d’être ici mais je suis passionnée par les chevaux. C’est un plaisir de venir les aider.” C’est la passion qui anime aussi Yannick Guibert, qui affiche un peu plus d’expérience que les deux jeunes filles... 

À Tournemire, il élève sept juments, sept femelles et un mâle. À Saint-Flour, il repart avec une huitième place pour sa comtoise Olga de Tillit et une troisième pour Kéolla du Tilleul. Direction donc pour le National de Maîche et Cournon dans la foulée. “Ces rendez-vous sont l’occasion de faire voir nos animaux et de vendre quelques produits pour l’élevage, surtout les femelles.” Et avant de se préparer à aider des amis pour le grand prix d’élevage de l’après-midi, le Miralier salue “un très beau site sanflorain avec des animaux à l’ombre. Nous avons été très bien accueillis et c’est une aubaine d’avoir des élus et des bénévoles comme ça.”

(1) Avec le soutien de l’équipe cantonale de Neuvéglise-sur-Truyère. 
(2) Reste encore celui de Saint-Paul-des-Landes, samedi 23 août à 14 heures au stade Georges-Maury à Prentegarde.

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