Le rameau laitier de la Salers en cours de génotypage
Les Salers traites ne représentent plus que 1 % des effectifs mais sa génétique pourrait bien être la pierre angulaire de l'avenir de la race. Les travaux de génotypages menés par le Herd Book pourraient redessiner les vaches allaitantes de demain.
Les Salers traites ne représentent plus que 1 % des effectifs mais sa génétique pourrait bien être la pierre angulaire de l'avenir de la race. Les travaux de génotypages menés par le Herd Book pourraient redessiner les vaches allaitantes de demain.

La production laitière des Salers traites en baisse
Les Salers traites ne sont plus que 1 500 à entretenir encore la production laitière soit 1 % des effectifs de la race. Ces irréductibles résistent à la modernité dans 26 élevages (20 dans le Cantal, 5 dans le Puy-de-Dôme et 1 dans le Lot) où les éleveurs perpétuent le savoir-faire particulier de cette traite où mère et veau doivent être réunis. Cette caractéristique unique n'est pourtant pas l'objet des recherches en cours au sein du Herd-Book Salers. Depuis début 2024, les travaux de génotypages se concentrent sur la production laitière des Salers. Comme dans les races laitières spécialisées, l'organisme de sélection veut mettre pleinement à profit les données des contrôles laitiers pour identifier les bonnes laitières.
« Les résultats qui en ressortiront seront utilisés tant pour ce petit rameau que pour les Salers allaitantes. Le but est d'identifier les marqueurs génétiques impactant la production laitière » explique Armand Papon, en charge du projet au Herd-Book Salers.
« Le lait a toute son importance dans l'élevage allaitant puisque c'est un aliment gratuit pour le veau. »
1 150 vaches Salers prélevées pour le génotypage
Des prélèvements de cartilage ont été réalisés sur 1 150 vaches Salers. En cours d'analyses dans les laboratoires de l'Inrae, il faudra attendre encore un peu avant d'avoir les premiers résultats. Lorsque les marqueurs génétiques seront identifiés, ils seront comparés à ceux des autres races laitières génotypées.

Cet hiver, les prélèvements de cartilages seront également ouverts à 5 vaches Salers/élevage dont l'ALait (allaitement) est supérieur ou égal à 107.
« L'idée est d'identifier tous les animaux avec un allaitement supérieur pour construire une base de données et comparer avec les vaches Salers traites. »
À lire aussi : Le concours national Salers annulé en raison de la dermatose nodulaire contagieuse
La mixité de la Salers, l'atout dans la manche de la race
L'objectif de l'organisme de sélection est double : identifier de bonnes laitières allaitantes pour enrichir le rameau laitier et orienter la sélection des vaches allaitantes vers cette qualité maternelle qu'est la production laitière.
« La facilité de vêlage et d'allaitement des Salers est le fer de lance de la race. Le lait a toute son importance dans l'élevage allaitant puisque c'est un aliment gratuit pour le veau. »
Malgré l'embellie des derniers mois, les cours du broutard pour les Salers restent toujours inférieurs à ceux des autres races.
Les éleveurs ont donc tout intérêt à jouer sur leurs charges de production notamment sur l'alimentaire et le vétérinaire. La mixité de la Salers a d'autant plus sa place dans le contexte de dérèglement climatique actuel.
« Le rameau laitier a encore de l'avenir et même encore plus avec ce projet. Ces cinq dernières années, 7 jeunes se sont installés en salers traites. »
À lire aussi : Race salers : au Gaec Cambon, on cultive les deux rameaux