« La prophylaxie fonctionne : 4 départements de notre région sont sortis de la Zone Réglementée »
Le Préfet de Haute-Loire et la directrice de la DDETSPP prennent la parole pour mettre fin à une campagne de désinformation qui vise la stratégie de lutte contre la maladie.
Le Préfet de Haute-Loire et la directrice de la DDETSPP prennent la parole pour mettre fin à une campagne de désinformation qui vise la stratégie de lutte contre la maladie.
Tensions entre défenseurs et détracteurs
La détection d'un foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse à Pouilley-Français (Doubs) dans un élevage dont les bovins avaient été vaccinés a cristallisé les tensions entre les défenseurs et les détracteurs du protocole sanitaire appliqué en France depuis le début de cette crise sanitaire. C'est dans ce contexte que le Préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier, et la directrice de la DDETSPP, Carole Souvignet, ont souhaité s'exprimer le 8 décembre dernier dans la Haute-Loire Paysanne.
108 foyers de DNC au 5 décembre
« Au 5 décembre, 108 foyers de DNC ont été détectés dans 73 élevages en France dans 7 départements (Savoie : 32 foyers, Haute-Savoie : 44, Ain : 3, Rhône : 1, Jura : 7, Pyrénées orientales : 20 et Doubs : 1) » indique le Préfet. Localement, cette maladie est suivie de près par les représentants de l'État qui prévoient de se rendre, avec la profession agricole, sur une exploitation de notre département ce mercredi 10 décembre et qui projettent de rencontrer les négociants en bestiaux le 11 décembre.
Concernant le cas de DNC découvert le 28 novembre à Pouilley-Français sur un bovin vacciné le 22 octobre, les représentants de l'État ont confirmé la nécessité d'appliquer la prophylaxie en place et donc l'abattage total de l'élevage infecté :
« Il y a 16 millions de têtes de bovins en France. Considérant le taux de mortalité induit par la DNC (entre 10 et 15%), sans ce protocole, on risquerait de compter entre 1,5 et 2 millions de bovins morts ! ».
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« Ce cas survenu dans le Doubs ne remet aucunement en question la stratégie qui repose sur 4 piliers (destruction précoce des foyers, biosécurité et restriction au mouvement en zone réglementée -ZR, dépeuplement rapide de l'élevage infecté, vaccination massive en ZR) car l'élevage a pu être contaminé pendant la période d'acquisition de l'immunité (soit 21 jours après l'administration du vaccin) ; en tout cas, le calendrier montre que cela est possible. Ajoutons aussi que tous les bovins ne réagissent pas de la même manière à la vaccination. La maladie est très contagieuse, d'ailleurs, 3 autres animaux étaient atteints dans cet élevage du Doubs » explique le Préfet.
Maladie éradiquée en 4 mois en Savoie et Haute-Savoie
« La stratégie que l'on applique, fonctionne ! » ajoute-t-il en direction de tous et plus particulièrement des détracteurs du protocole en place. La preuve : « on sort de la crise dans notre région Auvergne Rhône-Alpes où 4 départements sont sortis de la ZR. La maladie a été éradiquée en 4 mois en Savoie et Haute-Savoie ».
Yvan Cordier a évoqué le soutien financier qui est accordé aux exploitations dont les élevages doivent être abattus ; des aides qui arrivent très rapidement et dont le calcul de l'indemnité est le plus large possible en vue d'englober le maximum de frais supportés par les éleveurs.
« En revanche, le non-respect de la réglementation par un élevage infecté entraîne la perte de tout ou partie de l'indemnité » prévient-il avant d'annoncer la reprise des contrôles de mouvements des animaux par la gendarmerie sur les routes de Haute-Loire. Notons que les services de l'État assurent aussi une surveillance sanitaire des marchés de notre département.
Situation est toujours préoccupante
« La situation est toujours préoccupante, c'est pourquoi j'en appelle à la plus grande vigilance de tous » complète-t-il.
Concernant la possibilité de vacciner l'ensemble des cheptels français contre la DNC, Carole Souvignet estime qu'il s'agit d'une question légitime, qui nécessite toutefois d'évaluer les conséquences de cette décision en termes d'ouverture des marchés extérieurs et du statut français à l'égard de la maladie. La ministre de l'agriculture devait donner une réponse à cette question lors du parlement de l'élevage le 9 décembre (à l’heure où nous bouclons notre journal).
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