Voyage Interbev outre-Rhin
La filière bovine allemande joue sa propre partition
Pendant trois jours, une délégation de l'interprofession bovine hexagonale, parmi lesquels trois auvergnats, s'est rendue en Allemagne étudier les spécificités de la filière outre-Rhin. Une expérience édifiante et enrichissante.
D'abattoirs en élevages, en passant par une rencontre avec des responsables syndicaux du DBV, l'équivalent allemand de la FNSEA, les trois jours du voyage organisé outre-Rhin par Interbev ont été denses. Parmi la vingtaine de participants en provenance de Bourgogne, du Limousin, d'Aquitaine, du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées, deux responsables syndicaux auvergnats avaient fait le déplacement en Rhénanie du Nord-Westphalie et en Bavière.
Jean-Paul Thénot, président de la section bovine à l'UDSEA 63 et Bruno Dufayet, président de la section bovine à la FNSEA 15, accompagné de Joël Espagnol, le président de la Fédération française des marchands de bestiaux pour l'Auvergne, ont pu toucher du doigt les différences majeures entre les filières allemande et hexagonale.
Gros producteur de JB
« L'Allemagne est un gros pays producteur de viande bovine en Europe. Une production essentiellement basée sur du JB, à 80 % issu du troupeau laitier et à 20 % de races à viande, dévoilent les deux responsables. Il y a peu d'importation de broutards, car préférence est donnée à la production allemande. Le schéma de la filière est également différent de la France avec un atelier de naissage, souvent situé en ex-Allemagne de l'est et en Bavière, un atelier de post-sevrage qui prépare les animaux à l'engraissement jusqu'à 200 à 300 kg et enfin un atelier d'engraissement classique qui garde les animaux jusqu'à 18-20 mois pour sortir des taurillons de 400 kg. L'engraissement est basé sur le maïs, avec très peu de zones herbagères. »
Première découverte de taille pour Jean-Paul Thénot et Bruno Dufayet, et autre différence (ce n'est pas la dernière) avec la France, « la rémunération de chaque maillon de la chaîne est correcte, puisque l'éleveur touche 4,50 euros du kg pour un veau de 200 à 300 kg. Le prix du taurillon fini est d'environ 4,15-4,20 euros le kg carcasse. Et le constat fait par des experts français présents dans la délégation est que ce prix correspond chez nous à des carcasses classées R, aujourd'hui valorisées à 3,70 euros dans l'Hexagone. Ce qui n'empêche pas qu'au final, le prix consommateur soit légèrement inférieur à la France, ce qui s'explique par des coûts salariaux, et en particulier d'abattage, inférieurs. On peut également penser que la marge des opérateurs de l'aval est, elle, aussi inférieure à celle pratiquée chez nous. »
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 16 novembre 2012.