La FDSEA 23 et les JA 23 mobilisés avant Bruxelles
Accords avec le Mercosur, budget de la PAC, taxation des engrais, et bien sûr dermatose nodulaire contagieuse, à la veille de la manifestation bruxelloise, la FDSEA et JA de la Creuse ont rappelé les enjeux.
Accords avec le Mercosur, budget de la PAC, taxation des engrais, et bien sûr dermatose nodulaire contagieuse, à la veille de la manifestation bruxelloise, la FDSEA et JA de la Creuse ont rappelé les enjeux.
À l’appel de la FDSEA de la Creuse et des Jeunes Agriculteurs de la Creuse, près de 200 agriculteurs se sont rassemblés ce mercredi après-midi à Guéret, sur la place Bonnyaud puis devant la préfecture. Une mobilisation qui s’inscrit dans un calendrier syndical préparé de longue date, avant un départ dans la nuit vers Bruxelles, afin de porter les revendications du terrain au niveau européen.
Les revendications ne se limitent pas à l’actualité immédiate. Mercosur, budget de la Politique agricole commune (PAC) ou encore taxation des engrais figuraient déjà à l’agenda depuis plus d’un mois, dans le cadre de l’appel national lancé par la FNSEA et les JA. « Nous travaillons sur l’avenir de notre métier, pas seulement sur l’urgence du moment », rappelle Christian Arvis, président de la FDSEA de la Creuse.
Des revendications portées jusqu’au niveau national
Lors de cette mobilisation, la Préfète de la Creuse Anne Frackowiak-Jacobs, est descendue à la rencontre des éleveurs afin d’échanger directement avec eux. Cette rencontre a permis d’évoquer l’ensemble des dossiers en cours et de rappeler la nécessité que les spécificités et préoccupations creusoises soient pleinement prises en compte et relayées au niveau national.
Crise sanitaire : responsabilité et science avant tout
Au cœur des échanges, la crise sanitaire liée à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) a occupé une place centrale. La FDSEA et les JA reconnaissent le caractère dramatique, humainement et économiquement, de l’abattage des animaux issus de lots contaminés. Pour autant, le protocole actuellement en vigueur permet d’éradiquer la maladie, à condition de respecter strictement le triptyque sanitaire, et en particulier l’interdiction des mouvements d’animaux.
« Cela a fonctionné dans d’autres pays, cela doit fonctionner chez nous aussi », martèle Florian Derboule, président de JA 23, citant notamment l’Italie, l’Espagne et plusieurs pays des Balkans, où des protocoles éprouvés ont permis de stopper la propagation du virus. L’exemple des départements savoyards est également mis en avant comme une démonstration que la voie de la responsabilité et de l’intérêt général peut porter ses fruits.
Toutefois, le président de la FDSEA 23, Christian Arvis, appelle à une évolution rapide du protocole européen. Il demande notamment que le prochain cas détecté puisse faire l’objet d’une « mise sous cloche » afin de servir de ferme expérimentale, avec un suivi quotidien de l’évolution de la maladie. Il voudrait faire appel à des experts scientifiques indépendants afin d’évaluer précisément les impacts d’un abattage partiel. « Nous avons besoin de réponses rapides et fondées sur des faits scientifiques », insiste-t-il. Cette expérience pourrait être l’occasion de tester d’autres méthodes d’analyses médicales puisque les tests PCR actuels sur le sang ne sont pas assez fiables pour être pertinents.
Apaiser les tensions sur le terrain
Face au climat de forte tension dans les exploitations, la FDSEA et les JA demandent l’arrêt temporaire des contrôles administratifs dans les fermes creusoises. Ils plaident également pour le maintien d’une stratégie de gestion des risques sanitaires basée sur la responsabilité de l’ensemble des acteurs.
« Ne nous trompons pas de cible : notre ennemi, ce n’est ni un syndicat, ni une couleur de bonnet, c’est le virus, rien que le virus », rappellent-ils. Il ne s’agit là ni d’une lutte syndicale ni d’une bataille médiatique, mais bien d’un combat sanitaire qui nécessite rigueur, cohérence et solidarité.
Un rôle clé pour l’État, les médias et l’accompagnement des éleveurs
La FDSEA et les JA rappellent que, depuis le premier jour de cette crise sanitaire, leurs réseaux sont pleinement mobilisés aux côtés des agriculteurs, pour les soutenir et les accompagner dans ces drames sanitaires. À ce titre, la FNSEA vient d’obtenir une avancée majeure avec l’exonération des charges sociales sur les indemnités d’abattage, une mesure essentielle pour soulager les exploitations touchées.
Les syndicats demandent également à l’État d’appliquer avec rigueur la stratégie sanitaire décidée par le parlement de l’élevage : accompagnement systématique des éleveurs concernés, sanctions en cas de non-respect des restrictions de transport, explications claires des enquêtes épidémiologiques et adaptation des moyens de lutte. En réponse à cet appel, la préfète a confirmé le renforcement des contrôles routiers, sur tous les véhicules susceptibles de transporter des animaux.
La FDSEA 23 et les JA alertent par ailleurs sur les lourds préjudices financiers subis par les filières, notamment les pertes indirectes encore non prises en compte. Ils demandent la mise en place d’un dispositif d’indemnisation adapté, en particulier si la valeur des animaux vaccinés venait à baisser.
Pour les syndicats, la réussite de ce combat contre le virus passe par une mobilisation collective et le respect strict des consignes de prévention, en particulier concernant les mouvements d’animaux. Une responsabilité partagée, indispensable pour préserver durablement l’élevage français.