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La Brigade Mobile d'Intervention Loup était en mission pendant 4 nuits à Saugues

Durant 4 nuits, 2 agents spécialisés de la Brigade Mobile d'Intervention (BMI) Loup de l'OFB ont fait le guet sur des pâtures d'une exploitation agricole de Saugues. Mais le prédateur ne s'est jamais montré...

Les services de l'Etat ont invité la presse à l'occasion de l'intervention de la BMI sur Saugues la semaine dernière.
Les services de l'Etat ont invité la presse à l'occasion de l'intervention de la BMI sur Saugues la semaine dernière.
© HLP

Brigade Mobile d'Intervention Loup dépêchée sur Saugues

Après 11 attaques, une centaine de brebis mortes sur le secteur de Saugues et des tirs de défense simple (TDS) autorisés par arrêtés préfectoraux, le Préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier, a demandé à la Préfète de Région l'autorisation de dépêcher sur place la Brigade Mobile d'Intervention (BMILoup de l'OFB afin d'abaisser le niveau de prédation sur ce territoire, au moyen de prélèvements.

« Aucun loup n'a été vu, ni tiré, ni tué ! »

Du 15 au 18 septembre, de 20h30 à 1h30 du matin, deux agents spécialisés (un observateur et un tireur) de cette brigade nationale se sont postés sur les terres d'un élevage ovin bénéficiaire d'un TDS et qui dispose de mesures de protection. Durant leur garde, ils n'ont malheureusement pas vu de loup. 

« Aucun loup n'a été vu, ni tiré, ni tué ! » a indiqué Stéphane Le Goaster directeur de la DDT lors d'une conférence de presse organisée le 18 septembre en fin de journée à Saugues. 

Leur mission qui s'est arrêtée dans la nuit du 18 septembre, n'a malheureusement pas pu compter sur « l'intervention concomitante des lieutenants de louvèterie en raison d'un faible nombre de TDS valables » ajoute-t-il. Des lieutenants de Louvèterie qui ont reçu les remerciements du Préfet pour leur action soutenue sur le secteur depuis le mois de mai.

2 équipes pour la France entière

Nicolas Jean, directeur adjoint à la Direction des grands prédateurs terrestres au sein de l'OFB, au téléphone durant ce temps d'échange, a détaillé une intervention type de la BMI : 

« Nous disposons de 2 équipes, l'une basée dans le Rhône et l'autre dans les Alpes ; notre mission s'effectue généralement en première partie de nuit étant donné que 80% des actes de prédation se déroulent à ce moment-là. Nous intervenons soit sur des territoires qui disposent de mesures de protection ou bien sur des troupeaux déclarés non protégeables ».

Que ce soit du côté des éleveurs comme de l'État, tous sont en attente d'une future évolution du cadre réglementaire qui devrait aller dans le sens d'un assouplissement des règles ; « le 23 septembre, le groupe national loup doit faire des propositions pour mettre en œuvre la diminution du statut de protection du loup (de strictement protégé à protégé) décidé au plan européen ; cette évolution doit s'accompagner de mesures de simplification qui devraient répondre aux préoccupations soulevées par les éleveurs » a expliqué le Préfet qui a rappelé que l'action de l'État s'inscrivait totalement dans le discours du président de la République ; ce dernier entend empêcher le loup de se développer dans les massifs dotés d'activités de pastoralisme. 

« Je comprends totalement l'inquiétude et le désarroi des éleveurs » a indiqué le Préfet Cordier qui a par ailleurs signalé l’application imminente des demandes de la profession en matière d'indemnisation des pertes indirectes suite à des actes de prédation. Il ajoute « la possibilité pour un élevage bovin de mettre en place des TDS sans qu'il y ait eu une attaque ».

Lire aussi : Manifestation Millevaches : une démonstration de force contre le loup

Total désarroi des éleveurs

Un éleveur dont le troupeau a été victime du loup a exprimé son désarroi : 

« Chez moi, les attaques ont eu lieu le matin à l'aube et non pendant la nuit. Lors d'intervention de la brigade, mes brebis sont dehors, et après 1h30 du matin je ne dors plus, car je reste auprès d'elles... Je ne sais pas si je vais continuer mon activité l'an prochain » dit-il découragé. 

« L'intervention de la BMI est certes un soulagement pour les éleveurs. Mais c'est inhumain d'être contraint de protéger son troupeau le reste de la nuit. C'est pourquoi nous attendons des adaptations et des simplifications de la part du groupe national loup » ajoute Véronique Roux, présidente de la FDO et élue Chambre d'agriculture. 

Lire aussi : « Les éleveurs ne veulent pas d'attaque de loup ! »

Le député et agriculteur Jean-Pierre Vigier a pointé du doigt un cadre réglementaire bien trop restrictif pour les éleveurs et alerte sur la gravité de la situation : 

« Les éleveurs sont désespérés. On aura de moins en moins d'éleveurs, ce qui va nuire à l'attractivité de notre territoire. À présent, on attend une déclinaison du déclassement du loup au niveau national ». 

Au sein de l'ANEM, que le député préside, 2 propositions ont été faites : la première demande que tout éleveur qui détient le permis de chasser et déclaré en préfecture, puisse tirer le loup dans les conditions actuelles ; la seconde entend revoir la méthode de comptage du loup et augmenter significativement le plafond de tir. Ces deux propositions, qui vont dans le même sens que celles défendues par la FNO, comme l'a confirmé son secrétaire général, Claude Font, devaient être défendues lors du groupe national loup le 23 septembre. 

 

 

 

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