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Inquiétudes autour du Nutri-score pour les produits du terroir

Le Nutri-score, ce logo apposé sur les aliments pour mesurer leur qualité nutritionnelle fait grincer des dents les producteurs de terroir. L'Irqualim, le Cnaol et les instances professionnelles se sont aussi emparés du sujet.

Le Nutri-score, ce logo apposé sur les aliments pour mesurer leur qualité nutritionnelle fait grincer des dents les producteurs de terroir. L'Irqualim, le Cnaol et les instances professionnelles se sont aussi emparés du sujet.
Le Nutri-score, ce logo apposé sur les aliments pour mesurer leur qualité nutritionnelle fait grincer des dents les producteurs de terroir. L'Irqualim, le Cnaol et les instances professionnelles se sont aussi emparés du sujet.
© Aurélie Pasquelin/Illustration

Classant les aliments transformés de A (vert foncé) à E (orange foncé), il avait pour objectif de rendre plus lisible leur qualité nutritionnelle, lors de son apparition en 2017. À la base apposée sur la base du volontariat, ce label fait aujourd'hui grincer des dents, car il devrait devenir obligatoire sur tous les aliments transformés dès fin 2022. Et c'est là que le bât blesse.
Car le Nutri-score concerne tous les « aliments transformés à quelques exceptions près (herbes aromatiques, thés, cafés, levures, etc.) », selon ses concepteurs. « Tous les aliments transformés », cela inclut aussi les fromages, les charcuteries et tous les produits de terroir, qu'ils soient sous signes de qualité ou non. « Ce classement n'est pas forcément une bonne chose, car certains produits de qualité qui sont transformés sur les exploitations ont un score beaucoup plus mauvais que des produits industriels. Encore une fois, on va induire le consommateur en erreur », a regretté Jean-François Maurin, président de la FDSEA.
Dans un communiqué de presse paru en mai 2021, l'Irqualim pointe les aberrations de ce classement : « les produits alimentaires ultra-transformés ont parfois une bonne, voire très bonne, notation, à l'inverse de produits plus traditionnels. Un soda light, car sans sucre mais avec des édulcorants, est classé B alors qu'un jus de pomme bio fermier est classé C ! ».
Le fromage Roquefort en a déjà fait les frais, qui s'est retrouvé avec un Nutri-score E (étiqueté comme étant « de mauvaise qualité nutritionnelle ») sur ses emballages. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg : pour Frédéric Monod, directeur de la fromagerie des Cévennes (produisant des Pélardons) et qui se bat contre le Nutri-score depuis 2019, ce logo fait peser un vrai risque économique sur les produits sous labels de qualité et de terroir. « Ce Nutri-score est un système de marketing punitif », s'est-il exclamé, très remonté, « qui a pour but de forcer les fabricants à modifier les recettes pour les rendre plus acceptables sur le plan nutritionnel ». « Quand va-t-on arrêter d'infantiliser les consommateurs ? », s'est-il agacé.
Mais, pointe le directeur de la fromagerie, cette façon de faire est complètement insensée puisque « les produits sous labels de qualité suivent des recettes immuables, aux cahiers des charges stricts et dont les recettes sont publiées par décret. Et nous ne pouvons pas dévier de nos cahiers des charges ». « On ne va pas commencer à transformer les recettes de produits comme le kouign-amann, des viandes d'agneau, etc., c'est complètement fou. On ne va pas changer la nature de nos produits ! », se défend Frédéric Monod.
« Que vont devenir nos entreprises, nos territoires sur lesquels il est parfois difficile de travailler, si on ne mange plus nos fromages, nos viandes ? » s'inquiète le directeur de la fromagerie des Cévennes. Si le Nutri-score continue sur sa lancée sans modification, Frédéric Monod ne donne pas cher des petites entreprises à l'image de la sienne. « D'autant plus que dans le projet de loi, il y a interdiction de mise en avant des produits notés D ou E », pointe le directeur de la fromagerie des Cévennes, très remonté. « Plus de pub, plus de catalogue, plus de mise en avant possible... Ce sera une catastrophe, nous serons mis au ban des aliments, alors que nous existons depuis des décennies », dit-il.

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