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Indemnités sécheresse : "Le ministre ne respecte pas ses engagements"

Malgré les annonces du Comité national de gestion des risques agricoles de vendredi, le compte n'y est toujours pas. FDSEA, JA et Chambre demandent au ministre de revoir sa copie.

FDSEA, JA et Chambre d'agriculture du Cantal étaient déjà montés au créneau jeudi soir devant la préfecture.
FDSEA, JA et Chambre d'agriculture du Cantal étaient déjà montés au créneau jeudi soir devant la préfecture.
© J.-M. A.

L a tension n'est toujours pas retombée du côté des agriculteurs cantaliens. Encore moins après l'annonce, vendredi, du Comité national de gestion des risques agricoles des taux de pertes concernant l'indemnité sécheresse.
Une réaction négative de la part des éleveurs cantaliens "vis-à-vis du ministre et des engagements qu'il avait exprimés au Sommet de l'élevage et qui n'ont pas été tenus", déplore Joël Piganiol, président de la FDSEA Cantal. Et à ce titre, un courrier lui a été immédiatement adressé, co-signé par les présidents des JA et de la Chambre d'agriculture, Mathieu Théron et Patrick Escure.

Des taux à 42 % et 30 % qui ne font pas la maille
Alertés déjà jeudi sur d'éventuelles prises de position du CNGRA qui pouvaient être en défaveur des éleveurs cantaliens, FDSEA et JA s'étaient mobilisés devant la préfecture du Cantal en fin de soirée, rassemblant près de 200 agriculteurs histoire de "mettre la pression sur le ministre" avec déjà un appel au "respect des engagements" pris à Cournon.
Forcément, le ton est monté d'un cran depuis et Joël Piganiol interpelle le ministre Marc Fesneau "pour qu'il surseoit à l'avis du CNGRA et sur lequel il peut modifier les taux".
Alors que le Cantal était sur une situation de 60 % de taux de pertes, 50 % et 48 %, "on finit à 42 % pour la zone Est et 30 % sur le reste du département", très loin des expertises de terrain menées avec la préfecture et la DDT qui plus est ! "On prend 20 % de moins", s'étonne Joël Piganiol, là où "en général, ils ne défalquent pas dans des proportions aussi fortes".
Un résultat qui "discrédite tout le travail de terrain, appuie le président. Le ministre n'a pas suivi son administration décentralisée et ça, ce n'est pas normal". Pire, ces enquêtes de terrain non retenues en 2022 "risquent également d'impacter le nouvel outil de gestion des risques qui se met en place en 2023" et sur lequel "nous demandons des situations de recours avec les enquêtes terrain". La crainte, c'est que "ne pas avoir suivi ces enquêtes terrain", augure "un mauvais présage pour la suite".

Ouverture de modalités Télécalam pour la Châtaigneraie
Pour autant, le président de la FDSEA est conscient que le Cantal ne repart pas sans rien pour l'instant. Bien loin d'être "une victoire", cela reste tout de même "une reconnaissance par rapport au combat syndical mené depuis le mois de juin". En effet, le Cantal avait obtenu 4,6 MEUR de prise en charge sur l'impôt foncier non bâti "et là, on obtient 17,1 MEUR", une somme non négligeable, "une des plus grosses enveloppes jamais perçues si ce n'est en 2011 ou 2003", précise-t-il.
D'un point de vue pratique, cela signifie que ceux qui avaient déjà bénéficié d'un acompte "vont toucher un solde dans les prochaines semaines", permettant ainsi d'avoir un peu de trésorerie, "et on ouvre pour la partie Châtaigneraie, qui n'était pas rentrée en acompte,  les modalités Télécalam(1) qui devraient être opérationnelles soit fin de semaine, soit début de semaine prochaine". Pour autant, avec les taux obtenus, "on sait aussi que l'on peut avoir le risque d'inéligibilité de quelques exploitations".
La FDSEA restera donc très vigilante pour que "le maximum, si ce n'est la quasi totalité des exploitants soient bénéficiaires. C'est là que nous pourrons aller chercher des solutions alternatives", annonce Joël Piganiol, très certainement du côté du Département.
Dans cette volonté d'obtenir un volume budgétaire conséquent, la FDSEA se félicite d'une augmentation "de la part d'indemnisation qui passe de 28 % à 35 %", mais est très déçue d'un point qui n'a pas été retenu : "La revalorisation de l'unité fourragère. Elle est et reste à 14 centimes d'euros. Elle n'a pas bougé."
De ce constat général, Joël Piganiol estime avoir été trahi. "La situation de sécheresse a été perçue dès le début de l'été, entendue jusqu'au plus haut niveau de l'État. Le Cantal faisait partie des situations qui avaient été identifiées" ; et de revenir sur la visite de Marc Fesneau au Sommet de Cournon qui "conforte et porte quand même un engagement". Le problème, c'est que derrière, "on bafoue ce travail d'accompagnement, entériné par la DDT et signé par le préfet".
FDSEA, JA et Chambre ont bien du mal à déterminer "la logique propre du ministère face à la réfaction des taux", soulignant que "18 ou 20 % de baisse, c'est colossal. Tous les départements ont eu des baisses, mais avec des proportions moindres pour certains, avance Joël Piganiol. J'ai du mal à voir où se situe la règle", convenant "d'une pression financière" qui a certainement "marqué cette décision". Et de conclure : "On ne nous a pas accompagnés comme c'était prévu."

(1) Support d'accès du ministère à la demande de l'aide sécheresse.

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