De l'agriculture indoor à l'expédition martienne
Toujours en quête d'autonomie énergétique, l'industrie spatiale finance de longue date les technologies d'agriculture « indoor ». Dans la station internationale, la Nasa cultive des légumes depuis 2014. Prochain horizon : les expéditions martiennes.
À l'instar de la microinformatique ou du photovoltaïque, l'agriculture a aussi été optimisée par l'aventure spatiale. Avec une approche très particulière : l'autonomie high-tech. Certes, l'agriculture dite « indoor » (lumière 100 % artificielle, environnement contrôlé) a été inventée dans les années soixante-dix pour les sous-marins nucléaires, retrace le chercheur américain Cary A. Mitchell, de l'université de Purdue. Mais la Nasa et l'industrie spatiale ont contribué à accélérer de nombreuses recherches dans le domaine.
Dès les années quatre-vingt, la Nasa a conduit sur Terre des tests d'agriculture simulant les conditions de vie dans l'espace, créant par exemple des capsules de production verticale de blé en apesanteur. Les premiers modules d'agriculture en « environnement contrôlé ». Pour limiter les coûts de l'énergie, la Nasa a aussi été la première à financer des recherches sur l'éclairage par Led au début des années quatre-vingt-dix. Elle a également contribué à l'amélioration des techniques d'aéroponie (irrigation par vaporisation), permettant de limiter la consommation d'eau des systèmes hors sol.
En 2014, la Nasa parvient finalement à envoyer deux modules de production de légumes dans l'espace. Depuis cette date, les astronautes cultivent pour leur propre consommation et pour la recherche. Plus récemment, la société française Space Cargo a envoyé 320 plants de vigne dans l'espace. C'était en 2020. Elle projette de mettre sur le marché des plants plus résistants de cabernet-sauvignon et de merlot en 2024. Son hypothèse : les conditions de culture dans l'espace accélèrent la sélection de traits de caractère utiles sur Terre.