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Catalina, la bergère andine du Lioran

Pour la cinquième saison consécutive, l’estive ovine du Lioran fait confiance à Catalina Carvajal, une jeune bergère originaire du Chili, installée depuis 2019 avec son compagnon dans le Lot.
 

Catalina Carvajal prend soin des 500 brebis de l'estive.
© P. Olivieri

Il y a quelques années encore, Catalina Carvajal était infirmière dans son pays, le Chili. Aujourd’hui c’est de brebis et agnelles que la jeune femme de 32 ans prend soin, elle qui officie depuis maintenant cinq ans sur l’estive ovine du Lioran. Un groupement de six éleveurs du Cantal et du Lot qui lui confie de la mi-juin à début octobre quelque 500 têtes pour entretenir les 200 hectares d’herbe des pentes de la station du Lioran. Arrivé en France en 2016, où elle a rencontré son compagnon, Catalina a tout appris sur le terrain, aux côtés de ces derniers. “Il était apprenti berger, c’est lui qui m’a tout appris, confie de son accent sud-américain la bergère du Lioran. On a commencé à faire ce travail de façon saisonnière.” 

Composer avec le brouillard et l’humidité

L’été dans les hauts pâturages des Alpes, en Haute-Savoie, dans le Vercors... l’hiver, dans l’hémisphère sud où les saisons sont inversées, comme  guide touristique au Chili. Un vie singulière, un pied dans chaque hémisphère jusqu’en 2019, où le couple s’installe à son tour comme éleveur de brebis (laitières et allaitantes) dans le Lot avec en projet un atelier de transformation fromagère. Une soixantaine de mères pour l’heure, conduites en bio, à la robe bigarrée : des causses du Lot, des basco-béarnaises, quelques Mourérous.

"Depuis l’arrivée des animaux, le 14 juin, il y a eu de la pluie, de la pluie, de la pluie jusqu’au 8 juillet... ça a compliqué les choses"


Chaque début d’été depuis 2020, Catalina transhume, seule, vers les monts du Cantal pour prendre en charge cette estive collective, une mission rendue cette année plus complexe par les conditions météo : “Depuis l’arrivée des animaux, le 14 juin, il y a eu de la pluie, de la pluie, de la pluie jusqu’au 8 juillet, relate-t-elle. Avec le brouillard, l’humidité, ça a rendu les choses plus difficiles et contraignantes, avec beaucoup de boiteries sur les brebis.” Côté positif néanmoins de ce début d’été pourri : une herbe disponible en quantité, y compris précocement, sur les hauteurs où la troupe a rapidement pris ses quartiers et pu pleinement profiter de cette riche ressource de montagne. 

Pas de patou malgré le loup

“L’idée de l’estive en montagne, ce n’est pas de remettre en forme des animaux maigres, mais bien que les brebis déjà en forme le soient encore davantage à la redescente pour des agnelages optimum.” C’est d’ailleurs avec cette visée, que les femelles partagent l’estive avec un bélier le premier mois de leur vie en altitude. Double intérêt donc : un entretien naturel et économe des pistes pour la Saem du Lioran, des surfaces déchargées pour les éleveurs.
Chaque soir, avant de redescendre dans le chalet qu’elle loue à la station, Catalina, aidée de son frère Luis, parque les 500 brebis (accompagnées de chèvres) dans un parc délimité par un filet électrique. Une mesure de précaution et protection indispensable vis-à-vis du loup dont la jeune femme sait qu’il évolue sur les monts du Cantal sans avoir eu pour l’heure cette saison à déplorer d’attaque. D’autant plus indispensable que la bergère n’a pas recours à des patous ni à d’autre chien de protection, leur présence étant peu voire pas conciliable avec la fréquentation des randonneurs sur les chemins de la station. Des randonneurs et vacanciers, pas avares de questions, avec lesquels Catalina Carvajal a pu échanger dimanche à l’occasion de la Fête de la montagne.
 

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