Aller au contenu principal

Campagnols terrestres : faut-il craindre une reprise des pullulations au printemps ?

Des foyers, modestes, de campagnols terrestres sont recensés en cette fin d’automne, un peu partout dans le Cantal. En prévision d’une possible reprise au printemps, la FDGdon appelle à la lutte.
 

Des monticules font leur réapparition dans le département.
© Patricia Olivieri

Ce vendredi matin à Pailherols, l’assemblée générale de la FDGdon(1) était aussi clairsemée que les pullulations de campagnols terrestres cette année. La participation des éleveurs étant ainsi régulièrement proportionnelle à l’intensité des monticules dans les prairies. Les surveillances réalisées dans tout le département par la Fédération cantalienne épaulée par plusieurs structures ont ainsi confirmé une situation au vert ce printemps tant sur la densité de rats taupiers que de taupes, mais les voyants sont en train de s’allumer à la faveur de cet automne toujours humide avec de petits foyers identifiés un peu partout sur le territoire. D’où l’incitation à la vigilance lancée par les responsables de la FDGdon. 

dans les parcelles qui n’ont pas été fauchées, ils vont passer l’hiver au chaud", Pierre Lestrade, animateur FDGDon 15

“Avec la pousse d’herbe assez forte qu’on a eue, dans les parcelles qui n’ont pas été fauchées, ils vont passer l’hiver au chaud. Si les conditions climatiques le permettent, il faut donc remettre un coup de collier sur la lutte cet hiver, que ce soit sur les rats ou les taupes, et surveiller la reprise au printemps”, a prévenu Pierre Lestrade, animateur de la fédération. D’autant que comme l’a expliqué Coralya Vullyon, coordinatrice des programmes de recherche sur ce rongeur au Sidam(2), cette nouvelle génération active en sortie d’hiver se reproduit rapidement et cause énormément de dégâts. 

Lire aussi /agriculture-massif-central/node/22443


Une lutte dont le coût est aussi grandement atténué par le FMSE (fonds de mutualisation sanitaire et environnemental) dans le cadre des contrats quinquennaux de lutte souscrits par les éleveurs et dont les bilans ont été présentés lors de cette réunion : 840 ont été signés dans le Cantal, parmi lesquels 69 adhésions manquent toujours à l’appel malgré trois relances courrier. Au terme d’un nouveau et dernier contact téléphonique, faute de paiement, ces contrats seront caduques, n’ouvrant plus droit à indemnisation des moyens de lutte, a prévenu Géraud Fruiquière, qui coprésidait l’AG avec Jean-Louis Mialet et Jean-Michel Fages(3) : “On l’a assez martelé, le discours a été clair, on sera ferme.” 

Programme FMSE : recaler les calendriers

Au titre du programme 2021, ce sont quasiment 950 000 € d’indemnisations qui ont été versées en novembre dernier aux 408 dossiers retenus (sur 418 déposés), soit 2 318 € en moyenne par exploitation. Un montant, de loin le plus élevé à l’échelle nationale, qui témoigne de l’engagement réel des agriculteurs cantaliens dans la lutte contre ce fléau cyclique. “Cela nous donne aussi une légitimité quand on sollicite des aides pour les pertes fourragères”, relève Géraud Fruiquière. En 2022, seuls 269 dossiers ont été déposés, 
l’intensité des pullulations ayant en effet rendu  la lutte vaine dans bien des  endroits. Ces dossiers seront examinés en début d’année prochaine pour un règlement courant 2025 selon les informations communiquées par le FMSE. Parallèlement, ce sont 2,8 millions d’euros qui ont été versés à 749 exploitations au titre des pertes fourragères de 2022.

Sur le même sujet /agriculture-massif-central/node/9993

Quant au programme 2023, désormais calé sur l’année civile, il sera probablement clôturé en juin 2025 et la FDGDon a déjà ouvert - depuis mi-novembre et jusque fin mars prochain - des rendez-vous avec les agriculteurs concernés pour déposer leur demande. Ce calendrier - avec un décalage de trois ans entre les frais de lutte déployés et leur indemnisation - n’a pas manqué une nouvelle fois de faire réagir dans l’assemblée, quand bien même les éleveurs s’y sont en partie résignés. ”On a les moyens d’aller plus vite, il faut qu’on arrive à réduire ces délais, il en va de notre crédibilité vis-à-vis de nos adhérents”, a abondé Christian Munier, vice-président de la Fredon Auvergne-Rhône-Alpes

(1) Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles.
(2) Service interdépartemental des chambres d’agriculture du Massif central.
(3) Le président Simon Veschambre étant excusé pour raisons médicales.

Les plus lus

Famille de concessionnaire FENDT devant les tracteurs de sa concession.
Jeanne Monreysse poursuit l’aventure familiale

Avec Jeanne Monreysse, une nouvelle génération rejoint le siège du concessionnaire FENDT du Cantal. 

vue aérienne de terres agricoles
Fermages 2025, l’évolution des méthodes de calcul

Propriétaires bailleurs et fermiers doivent redoubler d’attention : le calcul des fermages évolue. Longtemps limité à l’…

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont…

Géobiologie : rétablir les bonnes ondes en élevage

Loin des idées reçues, la géobiologie s’impose à nouveau comme un appui pour prévenir stress, baisse de production et…

veaux laitiers.
Comment développer l'engraissement des veaux laitiers en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Afin de mieux caractériser les pratiques d’engraissement des veaux laitiers à l’échelle régionale, les éleveurs sont invités à…

Rats taupiers : activité saisonnière ou futur rebond ?

Les campagnols terrestres sont plus actifs cet automne dans le Cantal, même masqués par les taupes ou l’herbe restée haute. …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière