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Bulles de zénitude à la ferme de Lavaissière

Elles sont invisibles, nichées dans la montagne surplombant la vallée de la Jordanne (Cantal). Isabelle Falguières accueille depuis peu les touristes dans deux “bulles” au grand air.
 

Isabelle Falguières, devant la première bulle livrée.
© Patricia Olivieir

Ce vendredi après-midi de la mi-juillet, Isabelle Falguières ne tient pas en place, impatiente d’accueillir les heureux premiers locataires de sa “bulle” et de recueillir leur appréciation sur cet hébergement insolite tout juste livré dans son écrin de verdure à flanc de montagne. Perché à 1 000 m d’altitude cette bulle de 19,5 m2 à l’armature en bois et à la mosaïque de triangles vitrés offre une vue imprenable à 180 degrés sur la vallée de la Jordanne et les sommets : l’Élancèze, le puy de l’Usclade... 

Hébergement insolite niché dans la montagne

Dépaysement assuré même pour des Aurillacois dans ce havre de paix au sens propre et figuré, auquel on accède par un moyen insolite : un quad couvert que la pente de la parcelle n’impressionne pas. Quelques marches et nous voilà sur la première terrasse, en bois  - avec table et transats - d’où se dévoile en surplomb cet hébergement féerique (couchage pour deux personnes) aménagé avec goût et équipé de sa kitchenette, de sa douche italienne et de des toilettes, avec eau, électricité et même un petit climatiseur. Le must : le jacuzzi extérieur dans lequel on peut se plonger été comme hiver. 

Lire aussi : /L'agritourisme poursuit son développement

Des bulles écologiques, havres de paix

Ce projet, Isabelle et son mari Gilles Manhès y réfléchissent depuis plus d’un an, depuis qu’ils ont entamé en avril 2024 la saison de fabrication du salers à la ferme de la Lavaissière, leur dernière campagne fromagère. Du troupeau montbéliard, ils n’ont gardé que quelques vaches pour produire des veaux de lait et des salers allaitantes(1) ont fait leur apparition sur l’exploitation de Saint-Julien-de-Jordanne tout comme quelques petits veaux angus. “Quand on a pris la décision d’arrêter le lait et le fromage pour un élevage allaitant, soit il fallait trouver un travail à l’extérieur, soit un plan B”, raconte, non sans émotion, Isabelle Falguières. 


Le plan B, ce sera l’agrotourisme et ces deux hébergements en bulle, dont l’agricultrice entend parler par hasard. Elle navigue sur le Net en quête d’information et est séduite par le concept développé par une jeune entreprise de l’Aisne, DomeBulle, proposant des dômes écologiques géodésiques. Le projet mûrit, avec l’appui de la conseillère agritourisme de Chambre d’agriculture et du réseau Bienvenue à la ferme.

Le but, c’est que les gens qui viennent passer une nuit ici soit en immersion dans la nature, avec le son des cloches des vaches, tout en disposant d’un hébergement - et notamment d’une literie - confortable" Isabelle Falguières

Débuté en avril dernier, le chantier des deux structures est en passe de s’achever, la deuxième bulle attendant ses finitions, nichée (et quasi invisible elle aussi) un peu plus haut dans la montagne, entourée d’arbres et en bordure d’une parcelle tout juste fauchée. Au réveil, après une nuit passée à veiller les étoiles filantes, il n’est d’ailleurs pas exclu que les touristes tombent nez à mufle avec une des salers de l’exploitation ou, qui sait, une biche.  

90 000 € la bulle

Seules concessions faites à la modernité : pas de télévision ni de wifi, un moyen de plus de déconnecter avec le stress et les sursollicitations du quotidien. Une incitation aussi à sortir de sa “bulle numérique” pour respirer au rythme du Cantal agricole et montagnard.  
Le choix d’une bulle en dur (et non gonflable) répond au souhait d’un hébergement plus durable et écologique permettant de dormir à la belle étoile en toutes saisons, même si l’investissement est plus onéreux : 90 000 € pour chacun des deux hébergements, avec une aide de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Aussi, Isabelle Falguières espère bien dépasser largement les prévisions fournies par DomeBulle, soit 30 % de taux de réservation à l’année, en attirant une clientèle puydomoise par exemple pour un week-end au vert. 

Nous voulons aussi de valoriser notre terroir et notre territoire, de partager toute cette beauté

Fidèle à son sens de l’accueil chaleureux, la ferme de Lavaissière a inclus l’apéritif d’accueil et le petit déjeuner, et en option le soir, un plateau fromage/charcuterie/ vin d’Auvergne. Sur place, il est aussi possible de s’offrir un massage relaxant aux huiles essentiels assuré par Laetitia Prat, énergéticienne installée à Saint-Simon. 
“Notre but, c’est aussi de valoriser notre terroir et notre territoire, de partager toute cette beauté, nous on a la chance d’y vivre toute l’année... C’est aussi une façon d’ouvrir notre horizon en accueillant des gens d’ailleurs” affiche Isabelle Falguières dont les bulles seront le “bébé”. Des bulles qui vont aussi lui permettre d’être plus disponible pour ses enfants. 
(1) Objectif à terme : 35 salers (système broutards) et une dizaine d’angus (pour des veaux de lait aussi).

Les réservations (à la nuit et toute l’année) se font en ligne via le site Bienvenue à la ferme mais aussi les plates-formes (Booking, Abracadaroom) pour élargir le potentiel. 

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