Biodiversité : l'échec de la Pac
En favorisant trop souvent les mesures agroenvironnementales et climatiques les moins exigeantes, la Pac a échoué à enrayer le déclin de la biodiversité sur les terres agricoles, déplore la Cour des comptes de l'UE dans un rapport.
Dans un nouveau rapport publié le 5 juin, la Cour des comptes de l'UE juge sévèrement les mesures de verdissement de la Pac actuelle qui ont échoué jusqu'ici à enrayer le déclin de la biodiversité sur les terres agricoles. Pour les auditeurs de la Cour, la Commission européenne et les États membres ont tendance à privilégier des options à faible impact environnemental (que ce soit dans le premier ou le second pilier). Ils épinglent le suivi des mesures censées améliorer la biodiversité et le régime de sanctions jugé insuffisant pour avoir un impact significatif.
La question que s'est posée la Cour des comptes est la suivante : « La Pac a-t-elle contribué de manière positive à la préservation et à l'amélioration de la biodiversité ? ». Et sa réponse est clairement « non », alors que l'agriculture est désignée par de nombreuses études comme le secteur d'activité ayant le plus d'impact sur les zones naturelles. La situation de la biodiversité n'est pas la même dans l'ensemble de l'Europe, note néanmoins la Cour qui distingue des pays « par exemple, la Bulgarie et la Roumanie » présentant encore une riche biodiversité notamment du fait de pratiques agricoles plus traditionnelles et non intensives, et d'exploitations plus petites, et d'autres pays « comme les Pays-Bas et l'Allemagne », où l'agriculture intensive est beaucoup plus répandue, dans lesquels il est nécessaire de rétablir la biodiversité qui a disparu au cours des dernières décennies.