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Bâtiments d’élevage, c’est l’heure du grand nettoyage !

Après trois années d’impasse et un hiver à soigner les diarrhées des veaux, le Gaec de Larozière à Saint-Saury dans le Cantal n’a pas hésité à renouer avec le combo curage-nettoyage-désinfection. 
 

Equipement de protection nécessaire pour la désinfection minutieuse des bâtiments.
© Patricia Olivieri

Les cryptosporidies, il suffit d’une dizaine d’œufs de ce parasite ingérés par un petit veau pour que ce dernier s’infecte, “et un veau infecté, ce sont des millions de parasites excrétés, d’où l’intérêt de procéder au nettoyage et à la désinfection du bâtiment”, pose Justine Gaudré, vétérinaire conseil au GDS du Cantal. 

Un veau infecté, ce sont des millions de parasites excrétés", Justine Gaudré, vétérinaire conseil au GDS 15

Surtout que ce parasite est l’un des plus résistants dans l’environnement (y compris sur le béton) où il peut tranquillement se conserver des mois voire une année, indifférent à un traitement de choc à la Javel. Le Gaec de Larozière à Saint-Saury en a fait la délicate expérience cet hiver avec des veaux salers diarrhéiques. Aussi, après avoir fait l’impasse trois ans durant sur ce grand nettoyage d’été, Jean-Paul Gasquet et ses associés(1) n’ont pas hésité à suivre les préconisations du GDS du Cantal

Bâtiment d'élevage : curer, nettoyer, désinfecter

Dans les trois étables entravées et l’une des deux stabulations (la deuxième étant encore occupée par des animaux), ils ont d’abord procédé à un curage et à un nettoyage haute pression consciencieux. “Un nettoyage avec un détergent pour casser le biofilm qui protège les parasites et bactéries et qui empêche le désinfectant d’entrer en contact avec ces derniers”, précise Justine Gaudré. 

Lire aussi /désinfecter efficacement un bâtiment d'élevage

Désinfection : ne négliger aucun recoin

Ce vendredi matin, c’est Nicolas Genty, salarié de Farago Cantal, qui a pris le relais pour l’étape de la désinfection des bâtiments, après avoir repassé un coup de nettoyeur haute pression et en respectant un temps de pause (différent selon les détergents et désinfectants) entre les deux phases : “Il faut compter entre 20 minutes et une heure, mais ça varie selon la température ambiante, il faut faire en sorte que ça ne sèche pas entre les deux, c’est un équilibre subtil”, poursuit la vétérinaire. Sans omettre aucun coin ni recoin, sans oublier non plus les abreuvoirs, les angles de cornadis... où de la matière organique et donc des parasites peuvent rester nichés. 

Sur ce sujet : /Désinfecter dès la sortie des animaux

Vide sanitaire estival

Une fois ce chantier réalisé, c’est portes fermées jusqu’au retour des animaux à l’automne afin de réaliser un vrai vide sanitaire (excluant toute entrée de matériel, fourrage...) et une phase de dessication dont les effets vont s’ajouter aux précédents : “On estime qu’avec le curage, on en retire 10000 (parasites, valeur symbolique) ; avec le nettoyage 10000 aussi, avec la désinfection encore 10000, et 10 00 également pour chaque semaine de la phase de dessication”, détaille la spécialiste sanitaire. En six semaines, on élimine ainsi un maximum de bactéries et parasites, sans pour autant créer une bulle stérile, ce qui n’est pas l’objectif visé. Il s’agit en effet 
d’autoriser une infestation modérée et progressive des veaux et adultes, qui, en sortie d’hiver et donc à la mise à l’herbe, ne dépassera pas un seuil critique. 

Litière généreuse

Au bout des six semaines de vide sanitaire, la litière peut être étalée puis les animaux rentrés. Et pour optimiser le nettoyage et la désinfection opérées, “il faut être généreux en paille” : 2 kg/m2/jour à l’entrée en bâtiment, comme en routine dans les boxes de mise bas et les parcs des génisses et vaches en chaleur. En routine l’hiver, on visera 1 kg/m2/jour. Le nombre de curages va dépendre de la densité d’animaux, de l’hygiène du bâtiment, de la conduite d’élevage... En cas de problèmes sanitaires (diarrhées des veaux comme au Gaec de Larozière,...), un curage supplémentaire s’impose. “Et il faut surveiller la température de la litière, si ça chauffe, on cure !”, affiche Justine Gaudré.  
Dernier - et premier - conseil : ne pas attendre novembre, sous peine de voir l’efficacité de l’opération nettement réduite (faute de phase suffisante de 
dessication). Le mieux étant de s’y lancer dès les animaux mis à l’herbe.

(1) Joëlle son épouse et leurs deux fils, Alexis et David. Troupeau : 240 mères salers, production de broutards et vaches Label rouge salers.
 

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