André Chassaigne : « L’État doit muscler la loi Alimentation »
Loi Alimentation, traçabilité du miel, revalorisation des retraites agricoles…, le député puydomois André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine) est sur tous les fronts. Malgré plusieurs déconvenues, il ne lâche pas l’affaire.
Quel regard portez-vous sur la loi alimentation, issue des états généraux ? Est-elle selon vous conforme à l’ambition d’une meilleure rémunération des producteurs ?
Je suis actuellement en train de réunir toutes les remontées des organisations professionnelles et syndicales. Les premiers éléments montrent, qu’en l’état, l’objectif de rétablir un prix rémunérateur pour les producteurs, ne sera pas atteint. Il y a eu certes des progrès, avec par exemple, la prise en compte des indicateurs de coûts de production, mais je crains que ces quelques éléments satisfaisants ne suffisent pas. Aujourd’hui, toutes les parties semblent disposées au dialogue, mais qu’en sera-t-il demain ? Si nous n’inscrivons pas des mécanismes plus contraignants dans le texte de loi, cela ne fonctionnera pas. En effet, sur quelles bases l’État interviendra-t-il si cela ne fonctionne pas ? Pour l’heure, nous l’ignorons, car la loi n’est assortie d’aucune contrainte en cas de manquement à l’un des engagements. Dans les prochaines semaines, fort des remontées du terrain, j’interpellerais le ministre de l’Agriculture. À ce stade, l’État doit absolument aller plus loin pour muscler cette loi faute d’en amoindrir considérablement sa portée.
Votre proposition de loi sur la traçabilité du miel avait été intégrée dans le texte final de loi Alimentation, mais, elle a finalement été censurée par Conseil constitutionnel en fin d’année. Comment comptez-vous rebondir ?
En amont de la loi Égalim, effectivement, j’ai souhaité porter une proposition de loi sur la traçabilité du miel, étant donné le flou qui entoure l’étiquetage de bon nombre de produits.
Suite de l'interview à lire dans le Réveil Lozère n°1501, du 14 mars 2019, en page 6.