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Mycotoxines dans les céréales : un risque accru en Europe à cause de la sécheresse

La sécheresse de 2022 est une des explications à la présence significative de mycotoxines dans les récoltes européennes de céréales pour la seconde année consécutive, selon Alltech, qui a confié les analyses d’un millier d’échantillons à SGS.

Le risque Mycotoxine est modéré à élevé pour une alimentation à base de maïs mais faible avec le blé et l’orge.
© Alltech

Les 1000 échantillons de grains et de fourrages prélevés dans 20 pays européens par Alltech et confiés pour la détection de mycotoxines à SGS ont révélé une présence systématique de ces composés dangereux pour les animaux : 100 % des échantillons en contenaient et 79 % en présentaient deux types ou plus. En moyenne, chaque échantillon portait 4,5 mycotoxines différentes. Les aflatoxines, les trichotécènes de type B, les fumonisines et les mycotoxines émergentes sont les groupes dominants. Quelque 67 échantillons de maïs dépassaient les limites règlementaires pour les aliments pour animaux (>20 ppm). « En général, les résultats actuels ressemblent beaucoup à l’analyse que nous avions effectuée en 2021, la question des aflatoxines en Europe centrale et du Sud-Est faisant alors les gros titres », résume le Dr Radka Borutova, responsable technique pour les mycotoxines d’Alltech en Europe.

Les aflatoxines s’installent dans les maïs

La contamination du maïs en aflatoxine est clairement un problème pour la seconde année consécutive pour les producteurs et les acheteurs de cette céréale en Europe centrale et en Europe méridionale. Cette mycotoxine, à l’origine tropicale et connue dans les années 80-90 sur les arachides (ce qui avait motivé sa règlementation), se développe dans les climats chauds : les conditions météorologiques inhabituelles, très chaudes, durant la croissance des plantes expliquent le niveau élevé des contaminations. Elles sont moindres sur l’orge et le blé. Si le nombre de mycotoxines différentes dans les gros grains de maïs atteint voire dépasse 5 types, il est ainsi en moyenne de 3 dans les céréales à plus petits grains. Le risque est ainsi inférieur pour une alimentation des animaux sensibles comme les truies et les cochettes : le risque est en effet de modéré à élevé pour une alimentation à base de maïs mais faible avec le blé et l’orge.

Attention aussi aux pailles

La contamination est souvent considérée comme minime dans les fourrages et les pailles utilisées en litières pour les ruminants et les porcs. Toutefois, les analyses 2022 pointent un réel risque. Les pailles prélevés au Danemark contiennent ainsi des niveaux élevés en déoxinivalénol ou DON. Ils résultent probablement, selon l’expert, d’une combinaison de facteurs de contamination au champ puis après la récolte. Il explique que le problème peut en effet être aggravé lorsque la paille est stockée longtemps dehors, à la merci des intempéries.

Quant aux fourrages destinés aux ruminants, notamment les ensilages d’herbe et de maïs, ils présentent des niveaux de contamination préoccupants pour les élevages laitiers en toxines de Penicillium. Alors que les ruminants ont longtemps été crus insensibles aux mycotoxines, les pertes de production, voire des pathologies plus graves, sont désormais attribuées aux mycotoxines présentes dans le maïs, les fourrages et les pailles. Le risque est considéré comme modéré à élevé cette année.

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