COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 25 juin au 2 juillet 2025 - Les cours du colza sont en net recul sous le poids des stocks états-uniens de soja
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 25 juin et le 2 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 25 juin et le 2 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les cours du soja sur le CBOT et du colza sur Euronext ont d’abord connu une forte baisse du 25 juin au 1er juillet, avant de connaître une belle reprise sur la séance du mercredi 2 juillet. Au final, sur la semaine, les cours du soja ont progressé de quelques cents de dollar alors que les cours du colza sur Euronext et sur les marchés physiques hexagonaux ont reculé.
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C’était une semaine de statistiques outre-Atlantique pour le soja : actualisation trimestrielle des surfaces et des stocks, et état des cultures. Il faut retenir que les surfaces emblavées sont les plus basses depuis 2020 et que les stocks sont ressortis plus hauts que prévu. Les conditions de culture sont plutôt satisfaisantes même si le consensus d’analystes états-uniens s’attendait à mieux. Ce qui a rendu les intervenants du marché du soja optimiste, c’est l’annonce de la confirmation de bons chiffres en matière de trituration aux États-Unis. Après des annonces de début de mandat plutôt hostiles aux biocarburants, le Congrès a adopté le texte de loi du gouvernement Trump qui présente une fiscalité favorable à cette filière. Cette dynamique vient pallier le recul structurel des exportations états-uniennes de fèves.
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Côté colza, le marché européen a été largement impacté par ceux de la graine et de l’huile de soja. Les opérateurs hexagonaux considèrent que les prix proposés sont satisfaisants, d’où une certaine activité sur les marchés. De plus, on suit particulièrement les premières récoltes en Europe de l’Ouest et en France, qui présentent de bons rendements.
En tournesol, les grosses chaleurs de la semaine écoulée font s’interroger les opérateurs sur l’état des cultures en France et cela bloque le marché.
Thierry Michel
Protéagineux
Marché inexistant
Les pois et féveroles en qualité fourragère sont non cotés entre le 27 juin et le 2 juillet. Seul du pois jaune est tarifé.
Tourteaux
Renchérissement en tournesol
Les prix des tourteaux de soja OGM sur le marché physique français ont de nouveau reculé entre le 25 juin et le 2 juillet. La prime pour le tourteau de soja non OGM a progressé sur la semaine. Elle s’établit dorénavant à + 125 €/t sur juillet-octobre et à + 122 €/t sur les 2 de novembre. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur toutes les périodes.
Les prix du tourteau de colza sur le marché physique français se sont également repliés. En tournesol, ils sont repartis à la baisse.
La maigre activité en tourteau se focalise en soja, aux prix les plus compétitifs. Il s’agit de compléments en camion sur le rapproché. Concernant les couvertures sur le plus long terme, les acheteurs attendent de voir jusqu’où les prix du tourteau de soja vont descendre, avant de s’engager.
Issues de meunerie
Évolution contrastée des cours
Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont évolué irrégulièrement entre le 24 juin et le 1er juillet 2025. Le cours du son fin pellet a perdu 5 €/t et celui du remoulage demi-blanc 10 €/t, alors que les cotations du son fin farine, de la farine basse et du gruau ont stagné. Cette tendance baissière s’explique par les travaux de moisson qui accaparent les camions. Le prix de la matière première s’ajuste à la baisse pour compenser au moins partiellement les surcoûts logistiques, liés au manque de disponibilités.
En Bretagne, les prix du son fin farine se sont fortement repliés entre le 25 juin et le 2 juillet, perdant 14 €/t sur la semaine. La demande des fabricants d'aliments pour animaux, qui incorporent actuellement de l'orge fourragère au détriment des coproduits minotiers, est moins pressante, face à une offre pléthorique de la meunerie régulière. En départ Isère, les cours, traités cette semaine, ont encore chuté de 10 €/t, sur la base d'une affaire traitée sur l'Espagne. Du côté de Marseille, les prix du son fin farines en blé dur et blé tendre ont perdu 10 €/t et 5 €/t en pellets.
Coproduits de l'amidonnerie
Baisse généralisée des prix des drêches et PSC
Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français se sont repliés entre le 25 juin et le 2 juillet, perdant 4 €/t sur les périodes juillet. Ceux de la drêche de maïs ont également perdu du terrain en départ Gand, enregistrant entre -7 €/t et -9 €/t selon les périodes. En départ Saint-Malo, les variations tarifaires sont minimes. Le volume d'affaires est réduit car le marché est concentré sur le tourteau de soja qui est plus compétitif.
Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français ont encore reculé entre le 25 juin et le 2 juillet, perdant 5 €/t, suivant la baisse des prix du maïs hexagonal en fin de semaine dernière.
Coproduits laitiers
Reconduction nominale des cotations
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale en vrac sur le disponible sont nominalement reconduits sur le marché physique français entre le 26 juin et le 3 juillet 2025. Le marché est des plus calmes, en l'absence des acheteurs comme des vendeurs.
Farines de poisson
Nouvelle hausse des cours
Les cotations des farines de poisson sur le marché physique français ont de nouveau progressé, gagnant 10 €/t en origines sud-américaines et 40 €/t en origine scandinave, entre le 25 juin et le 2 juillet 2025.
Il y a toujours aussi peu de marchandise disponible à la vente.
Produits déshydratés
Reconduction des prix
En pulpes de betteraves, les prix en ancienne et en nouvelle récolte sont reconduits sur le marché physique français, entre le 25 juin et le 2 juillet. Ces niveaux de prix ont du mal à se maintenir dans des prix de matières premières agricoles baissiers. Le marché est redevenu calme après deux semaines d'activité, en raison des températures caniculaires qui vont dégrader le potentiel de production des betteraves. Si la production risque d'être amoindrie, la demande sera également moins pressante, en raison de la concurrence du blé tendre, dont la bonne récolte attendue pèse sur ses cours.
La cotation de la luzerne déshydratée sur les places hexagonales est sans changement entre le 18 et le 25 juin. Il fait chaud dans la campagne champenoise, alors que la deuxième coupe est en cours.
Pailles et fourrages
Prix en nouvelle récolte dans le Centre/Bassin parisien
En paille, le marché est inerte. En Centre/Bassin parisien, les premières coupes d’orge d’hiver qui devraient débuter vers le 25 juin sont retardées car les épis, bien que jaunes, ne sont pas mûrs. De plus, les températures caniculaires provoquent la surchauffe des engins agricoles, voire des incendies dans les champs. Les blés tendres filent un mauvais coton : les grands épis contiennent peu de grains et les petits épis sont remplis de petits grains. Côté paille, le pressage qui devrait intervenir avant le 10 juillet est d'autant retardé. Les prix de la paille (blé et orge) en récolte 2025, non abritée, ont été révisés à la baisse (-5 €/t). Ceux de la paille (blé et orge) sous abri reculent de 7,50 €/t.
En départ Nord-Est, seule la paille de blé est encore cotée en ancienne récolte, dans l’attente de la nouvelle. Ses cours sont nominalement reconduits entre le 25 juin et le 2 juillet. La commercialisation de la paille d’orge de la récolte 2024, dont il reste des stocks, est terminée, avec l’arrivée de la récolte 2025 dont le prix n'ont pas changé d'une semaine sur l'autre. L’offre en est limitée en raison de la difficulté à trouver des hectares à presser, les éleveurs ayant peur de manquer de paille cette année. La paille d’orge d’hiver, de belle qualité pour l’heure, présente un rendement moyen compris entre 2 t/ha et 3 t/ha.
Les cours commerciaux du foin de Crau n'ont pas évolué, toutes récoltes confondues, entre le 25 juin et le 2 juillet. Le Comité de foin de Crau a publié ses cotations de référence pour la première coupe de la récolte 2025, en petites et grosses balles.
La rédaction
À surveiller
Soja
- Situation géopolitique au Moyen-Orient, qui se tend à nouveau
- Conditions de culture aux États-Unis, qui s’améliorent
- Publication du rapport USDA sur l’offre et la demande agricoles mondiales, le 11 juillet
- Publication des bilans céréaliers mondiaux par le CIC, le 17 juillet
Colza
- Premiers résultats de récolte en France et en Europe, bon en volume, quid de la qualité ?
- Baisse des productions en Ukraine, au Canada et en Australie
- Sécheresse au Canada, qui pénalise les cultures de canola
Tournesol
- Hausse de la production dans l’Union européenne et en mer Noire
- Conséquence de la vague de chaleur sur les cultures en France
- Augmentation des exportations d’huile de palme sur l’Inde
Karine Floquet