Aller au contenu principal

La chargeuse surclasse le télescopique

Le débit de chantier, la robustesse et le confort sont les principaux arguments qui ont incité la SARL Rose et Vert à investir dans une chargeuse articulée.

Chez Benoît Rathuéville, un chargeur télescopique et une chargeuse articulée se partagent les travaux de manutention. Associé avec son père Luc, au sein de la SARL Rose et Vert, sur la commune de Leffincourt dans les Ardennes, l’agriculteur utilise le premier engin pour le chargement des céréales stockées à plat et surtout pour l’alimentation de l’élevage porcin naisseur engraisseur de 420 truies. Le second est exclusivement affecté au fonctionnement de l’unité de méthanisation d’une puissance de 500 kW. Un tracteur de 130 chevaux avec chargeur, affichant 12 000 heures au compteur, vient en appui lorsque le télescopique est occupé dans les champs, ou détaché sur le second site distant de 30 km. « La séparation des tâches nous permet d’écarter les risques sanitaires en évitant tout contact entre les aliments et les effluents, indique l’exploitant, cultivant 450 hectares de céréales. Auparavant, le télescopique assurait quasi seul l’ensemble de la manutention. Ceci s’avérait particulièrement contraignant, car il fallait sans cesse le nettoyer pour passer d’une activité à l’autre. » La chargeuse New Holland W130 D, arrivée en décembre 2018, loge un moteur six cylindres de 130 chevaux. Pourvue d’un bras long baptisé Long Reach, elle lève à 4,25 mètres à l’axe d’articulation du godet et présente une capacité de charge de 3,6 tonnes. « Comparée à notre tracteur et au télescopique de puissance équivalente, la chargeuse est nettement plus performante, tant en termes de capacité de poussée que de débit de chantier », remarque Florent Thiébault, salarié responsable de l’atelier de méthanisation et de l’entretien du matériel. « Certes, son prix s’élève à 150 000 euros, soit quasi le double par rapport à un télescopique, mais il s’agit d’un investissement à long terme. J’espère bien, en effet, la garder au moins dix ans, voire davantage », précise Benoît Rathuéville.

Cinq minutes gagnées par camion

Comptabilisant près de 400 heures en six mois, l’articulé New Holland passe quotidiennement 30 à 45 minutes pour incorporer dans le digesteur de 12 à 20 tonnes d’ingrédients solides : fumier, coproduits de l’industrie agroalimentaire… « Pour cette opération, je mets le même temps qu’avec le télescopique. L’unité de méthanisation, fonctionnant avec 70 % de lisier, ne dispose pas de trémie d’incorporation. Par conséquent, je dois déverser le produit progressivement dans une préfosse, afin qu’il soit happé par les deux malaxeurs sans former de bouchon », explique le salarié. En revanche, pour repousser le digestat solide sortant du séparateur de phase, la chargeuse se démarque particulièrement. Elle monte sans aucune difficulté sur l’énorme tas. Elle n’est même pas handicapée par le profil peu agressif de ses pneumatiques industriels choisis car elle ne quitte jamais les cours bétonnées. Le chargement de camions est un autre point fort de la machine New Holland. Avec le godet de 3,2 m3, le chauffeur remplit une semi-remorque en 15 minutes, alors que cette opération demande 20 minutes avec le télescopique équipé d’une benne de même capacité. « Les premiers tours de roues à bord de la chargeuse surprennent, mais ensuite c’est d’une grande facilité de conduite. La position haute de la cabine dégage parfaitement la visibilité sur 360 degrés. Lors du remplissage d’un camion, l’articulation permet de balayer le godet de droite à gauche pour bien répartir le produit dans la caisse. Le bras long allié au godet à double déversement me fait gagner du temps. En effet, contrairement au télescopique, je n’ai pas à déployer le bras avant de vider dans la remorque et à le rentrer ensuite pour reprendre le tas de digestat solide », souligne Florent Thiébault.

Le lavage plus complexe

La facilité d’entretien est un autre point positif soulevé par le salarié : « Le grand capot arrière peut impressionner, mais son ouverture est réalisée par un vérin électrique. Il dégage parfaitement le moteur, dont les composants se trouvent à hauteur d’homme. Les graisseurs sont plus nombreux que sur le télescopique, mais demandent moins de temps, car ils sont directement accessibles. Il n’est en effet pas nécessaire d’agir sur le bras, ni de benner ou caver l’outil pour réaliser le graissage ». Le lavage est en revanche plus complexe en raison de la hauteur de la machine. Il est en effet nécessaire d’escalader le châssis pour être sûr de passer partout », indique Florent Thiébault.

Chiffres clés

SAU : 450 ha

Maïs grain : 150 ha

Blé : 75 ha

Orge : 70 ha

Luzerne : 70 ha

Betteraves sucrières : 52 ha

Autres cultures (colza, triticale, avoine et pois) : 33 ha

Atelier naisseur engraisseur : 420 truies

Puissance de l’unité de méthanisation : 500 kW

Digestat annuel : 14 000 m3 de liquide et 3 000 t de solide

Un dosage précis grâce à la pesée embarquée

La SARL Rose et Vert a équipé sa chargeuse d’un système de pesée, afin d’apporter des quantités précises de produits solides dans le digesteur. Le dernier étalonnage en date a révélé un niveau d’erreur de 20 kg sur une masse totale de 1 700 kg, soit environ 1 %. « Avec ce dispositif, nous sommes sûrs de fournir au méthaniseur une ration régulière, un critère important pour assurer son bon fonctionnement, alors qu’auparavant le dosage se faisait à la louche. La capacité du terminal de pesée à mémoriser les valeurs incorporées nous permettra, à terme, de connaître en temps réel les stocks d’ingrédients disponibles pour l’installation de méthanisation », souligne Benoît Rathuéville. À titre d’information, une semi-remorque de produits est livrée chaque jour. La pesée embarquée est également appréciée par Florent Thiébault pour le chargement des camions de digestat solide : « Je gagne du temps en connaissant le poids de chaque godet déversé dans la benne. Auparavant, je remplissais approximativement la remorque avec le télescopique, avant de l’emmener sur le pont-bascule et, parfois, de la ramener au tas pour rajouter un ou deux godets ».

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

Remplissage du réservoir d'AdBlue d'un tracteur
Comment évolue le prix de l'AdBlue ?

Au coût du carburant qui pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs, s’ajoute l’AdBlue nécessaire dans tous les…

John Deere - Trois nouveaux tracteurs articulés 9RX culminant à 913 chevaux

John Deere dévoile trois nouveaux tracteurs articulés à chenilles 9RX, dont le plus puissant délivre jusqu'à 913 chevaux.

Épandeur d'engrais traîné Sulky XT 130 Polyvrac
« J’embarque trois fois plus d’engrais qu’avec mon précédent épandeur porté »

Xavier Testu, agriculteur dans la Somme, a investi dans un épandeur d’engrais traîné qui mobilise un tracteur moins puissant…

Le robot collecteur de lisier Glouton de Miro racle le lisier liquide ou légèrement pailleux (brins de 2 cm maxi) sur une largeur de 1,70 m.
Miro - Glouton ne fait qu’une bouchée du lisier
Le robot collecteur Glouton de Miro peut racler et embarquer 420 l de lisier.
Un cinquième modèle, le 5130M de 135 ch vient compléter la gamme de tracteurs John Deere 5M par le haut.
John Deere - Le tracteur 5M plus puissant et plus cossu

John Deere enrichit sa gamme de tracteurs 5M avec un modèle plus puissant et une plus grande diversité d’équipements.

Publicité