Aller au contenu principal

Alimentation animale
L’Union européenne de plus en plus dépendante en acides aminés

Les acides aminés sont devenus des éléments fondamentaux de la formulation des animaux pour animaux. Mais la dépendance européenne est forte pour ces ingrédients et les risques de ruptures apparaissent, comme pour la L-Lysine en poudre.

© OpenClipart-Vectors (Pixabay)

L’Union européenne (UE) est importatrice nette en acides aminés pour l’alimentation des animaux et les risques de ruptures ne sont pas imaginaires, notamment pour la lysine en poudre. Les stratégies de reformulation passent par l’usage de lysine liquide quand l’usine d’aliments est équipée d’une injection sur mélangeur ou par un changement plus profond des formules, avec une augmentation du taux d’incorporation des tourteaux de soja. Le panorama de la production internationale des acides aminés renforce les craintes des acheteurs même si certains marchés sont moins tendus.

Actuellement, expliquait Sam  Weatherlake, analyste du groupe FeedInfo, spécialisé dans les additifs lors du récent FeedInfo Forum de Genève, « la capacité de production internationale d’un acide aminé, comme la méthionine, est assez bien répartie entre l’Europe (31 %), l’Amérique du nord (19 %) et l’Asie de l’Est (26 %) ». Sur ce produit, les producteurs « traditionnels » restent bien présents. Cette situation est toutefois en train d’évoluer car les Chinois annoncent ouvrir de nouvelles capacités. « La consommation croissante devrait faire exploser les capacités dans les prochaines années et la Chine devrait devenir un exportateur net de plus en plus important dès que la nouvelle usine d’Adisseo à Nanjing sera opérationnelle », selon le spécialiste.

L'UE, principale importatrice de lysine

La Chine est déjà le leader incontesté de la  production de lysine, avec environ les trois quarts du volume, soit 1 Mt par an d’équivalent lysine HCl. Quelque 65 % environ de cette production ont été dédiés à la fabrication de sulfate de lysine en 2019-2020, alors que la demande s’est effondrée dans le pays, la peste porcine africaine (PPA) ayant décimé son cheptel. L’UE est de son côté le principal importateur avec un besoin chiffré à 500 000 t/an. Or, la production porcine chinoise est repartie à la hausse impactant non seulement les cours européens du porc qui n’a plus ce débouché, mais aussi ses coûts de production puisque les quantités de lysine disponibles se réduisent. Selon Sam Weatherlake : « les exportations chinoises de lysine HCl devraient se réduire encore dans les deux prochaines années ». Mais la demande internationale en progression devrait inciter les producteurs à destiner une part croissante de leurs excédents de capacité à l’exportation.

La thréonine, troisième acide aminé dont la demande progresse, est également majoritairement produit en Chine, à 96 %... Les trois principaux producteurs représentent 70 % du marché. Seuls les Etats-Unis disposent d’une capacité de production pour l’instant, sachant que CJ Bio a annoncé étendre sa capacité à Fort Dodge (Iowa) pour atteindre 30 000 t/an. Les Européens sont très demandeurs (200 000 t/an) avec une dépendance qui devrait s’accroître encore dans les années à venir et seule une petite usine est prévue en Biélorussie (BNBC, à Minsk) pour une capacité quasi anecdotique de 6 000 t/an à partir de fin 2021.

La reprise du marché porcin chinois tend aussi les disponibilités sur le marché international. Les ventes hors de son territoire se contractent, après des exportations massives en 2019/2020, liées à l’effet de ciseau entre la mise en route de nouvelles capacités et la PPA. Mais l’expert s’attend à une reprise de la croissance des exportations dès que la stabilisation des consommations intérieures sera effective.

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo d'un chargement de blé sur une péniche sur la Seine
Marché des céréales : les exportations françaises réalisent un début de campagne encourageant

Le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a publié mardi 16 décembre ses bilans céréaliers mensuels. Les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Nord Céréales continue de se diversifier malgré un exercice 2024-2025 en retrait

Le spécialiste de l’import-export de marchandises, dont les céréales, vient de publier ses comptes 2024-2025 et sa feuille de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne